Duel Musique – XTC vs TTC

À ma gauche, Ceci n’est pas un disque par TTC. Et à ma droite, Ceci n’est pas une pipe par XTC.

 

Tout d’abord, une petite mise en condition musicale, pour au moins faire un peu semblant de savoir de qui on parle :

Black Sea, un grand album d’XTC parmi d’autres : 

 

Bâtards sensibles de TTC : 

 

Trompette :

XTC est un groupe de pop toujours à la recherche de nouveaux sons et d’arrangements sophistiqués : Bien sûr qu’il y a de la trompette. Mention au duveteux Skylarking produit par le non-moins duveteux Todd Rundgren.

TTC est un groupe de hip-hop français. A priori, pas de trompette ici, j’en sais rien moi, c’est pas parce que j’écris un truc sur eux que je suis vraiment allé me renseigner.

Vainqueur : XTC, parce que globalement ça a l’air crédible et que ça m’arrange.

 

Timing dans l’histoire de la musique :

Actif de 1999 à 2013, TTC est l’un des membres éminents de la deuxième génération du hip-hop français. S’il n’en sont pas le représentant le plus typique, ils ont pu profiter à fond du boom artistique & commercial du genre à cette période.

Arrivés 20 ans après la British invasion, on pourrait croire qu’XTC était en retard. Mais c’est sans compter qu’ils étaient aussi là 15 ans avant la Brit-pop -sans avoir la malice de Pulp qui sut capitaliser sur son manque total de succès des années 80 pour faire figure de jeunes débutants en 1994. Pour XTC, il était déjà trop tard à ce moment-là, ayant déjà une poignée de hits datant d’un temps où les frères Gallagher n’en étaient encore qu’à un nombre à 2 chiffres de menaces de mort mutuelle.

Vainqueur : Obligé de l’accorder à TTC.

 

Oranges & Lemons est le plus grand album de tout les temps des Beatles
où aucun membre des Beatles n’est impliqué.

 

Origine géographique :

Comment expliquer le manque relatif de succès d’XTC?

Petit rappel historique : à la fin des années 70, pour avoir une chance de réussir dans la musique pop britannique, il faut remplir l’une des conditions suivantes :

-Être con comme un punk ;

-Être dark dans sa tête, comme un punk privé de bière, mais alors ça s’appelle la new-wave ;

-Être un artiste contemporain, comme un punk qui aurait appris à lire, mais alors ça devient du post-punk.

Wikipedia nous apprend qu’XTC vient de Swindon (quoi?), dans le Wiltshire (comme si ça existait vraiment!), ce qui est un peu con, un peu dark, et un peu une performance d’art contemporain, mais pas suffisamment d’un des trois critères pour être approuvé par l’un des 3 dogmes. XTC se retrouvera alors un peu isolé seul dans son coin tout au long de son existence.

TTC vient de Paris. Aucun sens du challenge.

Vainqueur : XTC. Rendez-vous compte de l’exploit : Swindon, pour révolutionner le rock, c’est aussi incongru que d’être basé à Hoboken, New-Jersey ou à Niort !*.

 

Voici la principale attraction touristique de Swindon : un rond-point fractal à 5 branches, contenant chacune un rond-point, contenant chacun des conducteurs anglais qui roulent à gauche, contenant chacun de la bière.

 

Identité secrète :

Baldazz, L’Atelier ou Superfamilleconne, les identités alternatives de TTC sont légion. Mais vu que les membres du groupe sont pas fichus de changer leurs pseudos, ils se font capter tout de suite à chaque fois ! Ces gars sont nuls en identité secrète !

XTC, de son côté, est connu pour l’une des plus brillantes supercheries de l’histoire de la musique. En 1985, ils sont un peu au creux de la vague et leur dernier album, The Big Express, quoiqu’excellent est un relatif échec commercial. Mais ils parviennent à soutirer 5.000 £ à leur label (à titre de comparaison, le même label avait filé 13.000 £ rien que pour leur précédent clip) afin d’enregistrer un mini-album hommage au rock psychédélique anglais des années 60. Jouant le jeu à fond, ils s’inventent un nom de groupe, The Dukes of Stratosfear, prennent des pseudos tout aussi débiles, emballent la chose avec une histoire de groupe oublié et sortent la chose… le premier avril 1985. Gros succès. Plus que The Big Express. Mais le plus drôle, ce sont les quelques journalistes qui n’ont rien vu venir et se sont échinés à vouloir comprendre comment un album d’une telle qualité avait pu passer inaperçu en 1969…

Vainqueur : XTC vainqueur par arrêt de l’arbitre au premier round.

 

VERDICT : Vainqueur : 

TTC fut un adversaire honorable, mais la marche était trop haute, vu que le rédacteur de cet article n’a pas voulu faire son travail correctement. Mais XTC mérite pour une fois dans leur carrière d’avoir les faveurs de la bonne fortune.

 

*On reparlera un jour sur ce site des scènes rock de Niort et Hoboken. À vous de choisir si ceci est une promesse ou une menace.

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