Ciné Club Sandwich – Sicario : La guerre des cartels

Sicario : La Guerre des Cartels de Stefano Sollima (2018)

 

Notation : 

Sable : + + + +

Humour : – – – –

Contrôle à la frontière : – – –

Interventionnisme : + + + +

 

Le synopsis : 

Dans un futur proche (ou peut-être dans un présent alternatif, on ne sait pas trop), les cartels mexicains font passer la frontière à des terroristes islamistes qui se font salement exploser dans des Carrefour Market pour protester contre la fin des jouets dans les Chocapic. « Enfin la fameuse convergence des luttes… » murmure le gauchiste qui sommeille en vous ? Et bien, non pas du tout. En fait, ça force juste les Américains à renforcer le contrôle aux frontières, ce qui rend la drogue plus rare et ce qui permet aux cartels de la vendre plus cher et de se faire du business additionnel en augmentant le tarif des passeurs qui font traverser les clandestins. Habile, non ?

Les Américains n’étant pas complètement cons non plus, ils se rendent vite compte de la magouille et décident de monter une opération secrète pour foutre la merde entre les cartels et déclencher une guerre fratricide. Pour la mener, ils font appel à l’agent fédéral Matt Graver (Josh Brolin) et au sicario (nom donné aux tueurs à gage des cartels) en freelance Alejandro (Benicio Del Toro). À la tête d’une petite équipe, ils kidnappent la fille d’un chef de bande et se débrouillent pour faire accuser un cartel rival.

Mais évidemment rien ne se passe comme prévu et une fois que c’est bien la merde, tout ça n’est pas loin de se terminer en grande « battle royale » (sans célébration Fortnite à la fin).     

 

De plus en plus sévères, les contrôleurs RATP

 

Points forts : 

  • Benicio Del Toro sourit. Une seule fois et de manière un peu gênée, certes, mais ça reste un des trucs les plus inattendus du film.
  • Le choix de mettre Stefano Sollima, relativement inconnu, derrière la caméra, était plutôt osé (surtout quand il faut passer après Denis Villeneuve), mais ça marche bien. Cela dit le réalisateur avait un peu d’expérience avec les mafieux qui vendent de la coke en débardeur puisqu’il avait réalisé plusieurs épisodes de Gomorra.
  • La recette est similaire à l’épisode précédent, et à défaut de révolutionner quelque chose, le film reste plutôt efficace. 
  • Si vous êtes à court d’idées après avoir regardé la série sur Pablo Escobar, le film sur Pablo Escobar, le documentaire sur Pablo Escobar, le dessin animé sur Pablo Escobar et le court métrage en boulette de papier sur Pablo Escobar, ce film est fait pour vous.
  • Si vous avez aimé le premier Sicario, puis celui-ci, bonne nouvelle : a priori, il y a aura encore une suite. Reste à savoir s’ils iront jusqu’à Sicario 4 : C’est bien, faisez tous comme moi. 

 

Points faibles : 

  • On attend toujours le premier film américain avec des mexicains mais sans Javier Bardem, Benicio Del Toro, Antonio Banderas ou Gael Garcia Bernal.
  • Entre les cartels, les islamistes, le gouvernement américain et le gouvernement mexicains, il n’est pas toujours évident de saisir les liens et les motivations de chacun, les enjeux étant expédiés en deux phrases de dialogue. Bon, après on comprend que l’histoire repose principalement sur le fait que les autorités américaines mènent des opérations illégales dans un pays étranger et que tout le monde les déteste, ce qui reste assez classique et cohérent.
  • Si le titre vous laisse espérer des tranchées, des raids aériens et des mexicains en treillis qui sniffent de la coke avant de partir à l’assaut, vous allez être déçus. 
  • Quelques facilités d’écriture, notamment une grosse coïncidence improbable qui arrange bien le scénariste et une scène émotion un poil forcée et pas vraiment nécessaire, à part pour nous montrer que derrière ses airs de Benjamin Biolay dépressif (de Benjamin Biolay tout court, en fait), Benicio Del Torro a une âme et un petit coeur qui bat.
  • Ce film ne donne pas envie de visiter le Mexique. Ni les Etats-Unis d’ailleurs. À vrai dire, ce film donne surtout envie de rester chez soi, sous la couette, bien en sécurité.
  • Un film avec des méchants mexicains et pas un seul « puta madre » glissé dans un dialogue. Décevant.
  • Le film est plutôt bien en soi hein, mais pourquoi ils ont fait une suite déjà ?

 

Le Saviez-vous : 

  • Stefanio Solima devrait bientôt réaliser le film Call Of Duty, adaptation du célèbre jeu-vidéo. Réussira-t-il à faire un peu moins pire que Prince Of Persia, Assassin’s Creed, Tomb Raider, Warcraft, Need for Speed ou Street Fighter ? Réponse dans un ou deux ans.
  • La guerre entre la Tribu de Dana et une armée de Sumériens, c’est AUSSI un plan machiavélique orchestré les Etats-Unis.

 

– Bon, dites, vous êtes sûrs que vous le voulez pas, notre calendrier ? 

– Attendez… Non mais je rêve où vous avez garé votre camion-poubelle sur mes plants de tomate ? 

– Aherm… Mais non, mais non voyons. Revenons-en au calendrier si vous voulez bien…  

 

Les conditions idéales pour regarder ce film : 

Avec un ventilateur et une bouteille d’eau.

 

Ce qu’il faut en retenir : 

À trop vouloir remuer la merde, on finit toujours pas se salir un peu.

 

Si vous avez aimez ce film, vous aimerez aussi : 

  • Tendre l’autre joue.
  • Expliquer sur Internet que le gouvernement américain « tire les ficelles » dès qu’il se passe quelque chose dans le monde.
  • Construire des murs aux frontières.
  • Apprendre le langage des signes.
  • Logan, la même chose mais avec plus de sang et moins d’armes automatiques.
  • Coco (le film Pixar, pas celui avec Gad Elmaleh hein), pour vous réconcilier avec l’image du Mexique.

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