Ciné Club Sandwich — A Bittersweet life

A Bittersweet life, de Jee-Woon Kim (2006)

Merci à D. de nous avoir envoyé cette fiche ! 

 

Citation :

« Une nuit d’automne, le jeune disciple se réveilla en larmes. Le maître l’interrogea sur la raison de son chagrin. Il lui demanda :
– As-tu fait un cauchemar ?
– Non.
– Ton rêve était-il triste ?
– Non, dit le disciple. J’ai fait un très beau rêve.
– Dans ce cas, pourquoi pleures-tu ?
Alors, le disciple répondit doucement en essuyant ses larmes :
– Si je pleure, c’est parce que mon rêve ne peut pas se réaliser »

 

Notation :

Esprit d’équipe : —
Patron relou : +++++++
Lampes moches : +++
Leçons de tir : —————–

 

De quoi ça parle ?

Kim Sun-Woo (Lee Byung-Hun) est un employé modèle. Efficace, méticuleux (voire un brin psycho-rigide), il gère avec brio les petits tracas qui surviennent dans l’hôtel/boîte de nuit de son patron, Kang (Kim Young-Chul). Bon fayot qui ne se gêne pour enfoncer son collègue qu’il juge incompétent, il va se voir confier la surveillance de la maîtresse de son patron pendant son absence. Avec une mission un peu particulière : s’il s’aperçoit qu’elle est infidèle, il devra la zigouiller avec son amant. Ah oui, parce qu’il faut préciser que le patron Kang est un chef de la pègre et que Sun-Woo est donc par extension un petit malfrat exécutant les basses œuvres. Sachant que la maîtresse du patron a de jolies épaules et fait « bouger » le cœur du héros en jouant du violoncelle, on se rend vite compte que ça va mal finir, cette histoire.

 

 

Quand tu arrives à l’enterrement de vie de garçon, et que tu n’as pas respecté le dresscode.

 

 

Les points forts

  • L’interprétation de Lee Byung-Hung qui joue à la perfection le gars un peu autiste qui ne comprend pas toujours tout mais qui ne faut pas trop faire chier quand même.
  • Le côté jouissif du film. On a tous une fois, pris la réprimande du boss de trop, et caressé l’envie de péter un câble et de massacrer tout le monde au boulot. Au moins, là, on le vit par procuration.
  • Malgré son pitch de départ bien noir, de nombreuses scènes sont très drôles, grâce notamment à un sens du timing rafraichissant par rapport aux films occidentaux. Mention spéciale pour la scène ou Lee Byung-Hun et le vendeur d’armes se dépêchent de remonter leurs flingues.
  • La symbolique un peu simpliste mais efficace. Le film commence avec Lee Byung-Hun au dernier étage de l’hôtel où il travaille, mangeant en costard impeccable dans un restaurant luxueux. Notre héros descend tous les étages jusqu’à se retrouver littéralement 6 pieds sous terre, dans la boue. Dur rappel à la réalité de sa véritable condition : il n’est en fait qu’un sous-fifre remplaçable de son patron. Lors de sa vengeance, il va remonter progressivement tous les échelons pour revenir au sommet de l’hôtel (l’étage des plus puissants).
  • La scène finale, qui laisse libre cours à l’interprétation.
  • La musique.
  • On peut y voir une critique de la société coréenne, avec des dirigeants qui ne veulent pas reconnaître leurs erreurs et à qui il faut obéir aveuglément. Dans ce sens, le discours de Kang, le chef de gang, est édifiant et renvoie à l’appel déchirant de Sun-Woo qui veut juste savoir « pourquoi » il a été puni. Le tout enrobé de grosses scènes de violence, parce que bon, la métaphore, ça va bien 5 minutes.

 

 

Sachez que si vous avez déjà pris un brunch avec vos parents un matin de gueule de bois, ça ressemble toujours à peu près à ça.

 

Les points faibles

 

  • Si certains passages sont assez violents, le cinéma coréen nous ont habitués à bien plus subversif (par exemple avec Old Boy de Park Chan Wook, pour n’en citer qu’un). Finalement, A bittersweet life va plutôt « emprunter » (voire pomper) au cinéma occidental, notamment les films noirs et les westerns. Si ça ne vous évoque rien, sachez que dans ce film, on trouve (dans le désordre) : des bains de sang, un crâne explosé, une bande-son de western-spaghetti, le mot « putain » prononcé 20 000 fois et des passages comico-absurdes. De là à dire que Jee-Woon Kim serait un peu le Tarantino coréen, il n’y a qu’un pas. Mais puisqu’il est beaucoup, beaucoup moins bavard (et du coup, beaucoup, beaucoup moins chiant), c’est un pas qu’on ne franchira pas.
  • Contrairement aux films d’actions américains, tout le monde vise vraiment très mal, même le héros. Pour des gangsters, ça la fout mal (mais en même temps, ça donne des tueries bien fun).
  • Le vendeur d’armes le plus improbable de l’histoire du cinéma (de l’histoire tout court, d’ailleurs).
  • On ne saura jamais pourquoi une violoncelliste bien sous tous rapports a décidé de coucher avec un patron de la pègre psychopathe vieux et moche. Mais qu’attendre de la part d’une fille dont le hobby est de collectionner des lampes immondes ? Comme quoi, les goûts et les couleurs…
  • Il y a beaucoup de couloirs et beaucoup de gens qui marchent dans des couloirs. Ceci-dit, ça doit avoir un sens métaphorique profond.
  • Dormir sur son canapé, c’est quand même très bizarre.

 

Le saviez-vous ?

« Putain » se prononce ssibal en coréen, ce que vous pourrez constater par vous-même au bout de 5min du film en VOST.

Ce qu’il faut en retenir

Un gangster prévenant a toujours une batte de baseball dans le coffre de sa voiture

 

Si vous avez aimé ce film, vous aimerez aussi :

  • Courser puis tabasser les petits cons qui vous klaxonnent et vous doublent à fond la caisse sous prétexte que vous roulez aux bonnes limitations de vitesse
  • Le Bon, la brute et le cinglé du même réalisateur et avec également Lee Byung-Hun
  • Vengeance de Tony Scott avec Kevin Costner, parce que si vous ne l’aviez pas encore compris : la femme du boss, c’est sacré !
  • Porter un bob.

Si vous avez aimé ce film, ne regardez surtout pas :

Les films américains où Lee Byung-Hun apparaît. Quoique GI-Joe : Conspiration est un fabuleux plaisir coupable.

 

Ah oui, c’est vrai qu’il est là dedans aussi…

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