Ciné Club Sandwich – The Doors

The Doors d’Oliver Stone (1991)

Citation :

« Did you have a good world when you died ? Enough to base a movie on? »

Test générationnel : ton grand frère ou ta grande soeur avait ce poster dans sa chambre ? Félicitations, tu as quand même passé la trentaine.

Notation :

 

Sexe : ++++
Drogue : +++++
Rock’n’roll : +++++
Pantalons en cuir : ++++++
Lézards : +++
Véracité historique : ——

 

Le synopsis :

 

Le biopic musical est à la mode ces derniers temps. Mais bien avant Freddie Mercury ou Elton John, et en attendant l’inévitable biopic de Johnny Hallyday réalisé par Guillaume Canet, Jim Morrison et les Doors avaient eu l’honneur de voir leur histoire contée sur grand écran en 1991. Réalisé par Oliver Stone (entre deux films sur le Vietnam et trois théories du complot sur l’assassinat de JFK), le film a fait l’objet d’une restauration à l’occasion du dernier Festival de Cannes, puis a eu le droit à une ressortie dans quelques salles en France. L’occasion de le revoir et de répondre à cette question cruciale : les biopics, c’était mieux avant ?

Et ben en fait, bof.

 

Quand on y pense, Oliver Stone se serait pas trop mal démerdé pour réaliser The Big Lebowski. Ou Stranger Things.

Les + :

 

  • Si vous trouvez que Bohemian Rhapsody ou Rocketman sont très édulcorés et ne montrent que très peu de scènes de cul et de défonce, vous allez être ravi avec ce film qui, basiquement, ne montre que ça pendant 2h20.
  • On peut admirer Oliver Stone au sommet de sa toxicomanie son art. Concerts qui tournent à l’orgie païenne, fantômes d’indiens qui apparaissent sans prévenir, hippies qui dansent à poil autour de feux géants, cérémonie occultes avec Carmina Burana à fond les ballons… le tout entrecoupé d’images d’archives au montage épileptique. C’est pas encore au niveau de Tueurs Nés mais ça fait déjà bien mal à la tête.
  • La performance de Val Kilmer. Surtout connu pour sa belle gueule et ses rôles dans des films qu’on qualifiera de « plutôt légers » comme Top Secret, Top Gun ou Top Willow, Val a voulu prouver qu’il était un vraaaai acteur en se fondant totalement dans le personnage de Jim Morrison. C’est réussi, notamment pour les scènes de concert où il chante lui-même.
  • Le film est monté en mode juke-box, ce qui vous permettra de réviser toute la discographie des Doors. La BO est complétée par quelques titres du Velvet Underground ou des Beach Boys pour bien se plonger dans cette époque où porter des pantalons en cuir en plein été était considéré comme quelque chose de sain et normal.
  • Il y a Kyle MacLachlan qui joue Ray Manzarek. Et c’est toujours sympa de voir Kyle MacLachlan dans autre chose qu’un film de David Lynch. Même si niveau drogue, ça se vaut un peu.
  • Meg Ryan casse son image de jeune fille sage abonnée aux comédies romantiques en montrant vaguement un téton.
  • Val Kilmer montre ses deux tétons pendant tout le film, lui. C’est ça l’audace.

 

 

« Pfff, encore un relou qui va me dire qu’il est en mission pour le Seigneur »

Les – :

 

  • Globalement, Morrison passe pour un cuistre insupportable, défoncé 24/24 et possédant de sérieuses tendances psychopathes. Du coup, 2h20 en sa compagnie, c’est un peu long.
  • On ne voit pas beaucoup les trois autres membres du groupe (Ray Manzarek, Robby Krieger et John Densmore) et quand c’est le cas, ils sont dépeints comme des gros relous qui veulent pas se droguer (« hey ho ça vaaaa c’est que de l’acide, tu sais pas t’amuuuuuser ooooh ») ou des connards intéressés par le pognon. On aurait bien aimé voir leurs têtes pendant l’avant-première du film.
  • Bohemian Rhapsody n’a pas inventé le biopic-mytho et une bonne partie des évènements narrés dans le film sont largement exagérés ou totalement inventés. On peut toutefois l’apprécier si on le prend plus comme un bon gros délire d’Oliver Stone, qui a voulu se replonger dans l’Amérique de la fin des années 60 (on sent le mec qui avait la rage d’avoir raté toutes les bonnes teufs parce qu’il était au Vietnam) et jouer avec le mythe de la rockstar-christique-petit-ange-parti-trop-tôt.

Le saviez-vous :

 

  • « C’est ça le rock. Il y a des gens ils t’aiment, il y a des gens ils te détestent. C’est pas facile, y’en a ils sont pas capables, ils supportent pas ! Regarde les Doors ! Ils sont tous morts ! »

 

  • C’est un fait assez peu connu, mais Jim Morrison est enterré à Paris, au Père Lachaise. Il est donc possible d’aller visiter sa tombe si vous ne savez pas quoi faire ce week-end !
  • Certes, il a disparu des écrans, il est devenu obèse (avant de maigrir un grand coup en survivant à un cancer), mais Val Kilmer aura joué Jim Morrison et Batman au cinéma. C’est quand même difficile de faire plus cool.
  • La FNAC a probablement bâti une partie de sa fortune sur la vente d’album des Doors à bas prix, en visant les gens à la sortie de ce film. C’est beau le capitalisme avec des morceaux de hippie dedans.

Les conditions idéales pour voir ce film :

 

Dans un tipi au beau milieu du désert mojave, avec du peyolt, des lézards et un pack de bouteille de Cristalline (car ça reste important de s’hydrater en cas de grande chaleur).

 

 

Bébé, tu peux allumer mon feu ?

 

Si vous avez aimé ce film, vous aimerez aussi :

 

  • When You’re Strange, documentaire de Tom DiCillo sorti en 2010 et narré par Johnny Depp. Beaucoup plus reposant (et fidèle à l’histoire).
  • La drogue, incontestablement.
  • Vous rendre compte que vous avez plus de 27 ans, que vous êtes encore en vie, et que par conséquent, personne ne fera un film sur vous.

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