Les Bleus 2018 : Au coeur de l’épopée russe

Les Bleus 2018 : Au coeur de l’épopée russe (Emmanuel Le Ber et Théo Schuster, 2018)

 

Notation : 

Didier Comedy Club : + + + +

Ping-Pong : – – – –

Le temps béni des colonies (de vacances) : + + + +

Frappe de Pavaaaaaaaard : + + + + + +

 

Le synopsis : 

20 ans après « Les Yeux dans les Bleus », le documentaire culte sur la victoire de la France lors de la coupe du Monde 1998, la Fédération Française de Football cède à la tendance hollywoodienne du moment et nous offre un énième remake avec « Les Bleus 2018 : Au cœur de l’épopée russe ».

L’occasion pour les supporters encore tout émus par la formidable aventure des Bleus de revivre les grands moments de la compétition en Russie (et pour TF1 de caser trois longues pages de publicité au milieu).

 

Points forts : 

  • Les films avec un happy-end sont parfois un peu énervants, mais là, ça va.
  • Le documentaire et son visionnage compulsif et répété permettront de combler des millions de français en manque de foot d’ici la reprise de la Liguain dans quelques semaines. Non je déconne, on sait tous que la prochaine fois qu’autant de gens s’intéresseront au foot, ça sera dans deux ans (et encore si la France va au moins en quart).
  • On voit N’Golo Kanté. Plusieurs fois. Et à moment, il parle (un peu).
  • C’est avec une certaines surprise que l’on découvre l’autre visage de Paul Pogba et son rôle prépondérant au sein du groupe. Il ne lui manque plus que des petites lunettes d’intello pour compléter sa Lilian Thuramisation.
  • La séance de vidéo de Deschamps qui défonce tout le monde après le match de l’Australie est assez intéressante. Dommage qu’il n’y ait pas plus de moments comme ça par contre.
  • Le « Messi on s’en bat les couilles » de Pogba et sa chanson improvisée sur la glacière après le match, c’est quand même grand.
  • À un moment, Giroud cadre une frappe (bon, par contre c’est en jouant au foot à la piscine).
  • On peut gagner beaucoup d’argent et garder l’âge mental d’un gamin de quatorze ans. Ce qui est plutôt rassurant.
  • Une bonne idée de DVD à offrir à vos amis Belges à Noël.

 

Tut tut les rageux, je vous entends plus ? 

 

Points faibles : 

  • Difficile de regarder ce documentaire sans s’être fait spoiler la fin.
  • Si vous suivez les joueurs sur Instagram ou le compte de l’équipe de France sur Twitter, vous avez probablement déjà vu une grande partie des séquences présentes dans le reportage. Attendre un peu avant de le diffuser aurait pu donner une dimension nostalgique sympa au docu.
  • C’est globalement plat et mou, pour ne pas dire chiant. Un peu à l’image de la phase de poule des bleus en fait. Sauf que le documentaire, lui, n’arrive pas à élever son niveau de jeu à partir de matchs à élimination directe.
  • La rediffusion des buts de l’équipe de France est particulièrement ratée. Probablement parce qu’on les a déjà vu quinze fois avec les commentaires en direct et que ça fait bizarre de les revoir avec un montage différent et des effets de ralentis/retours en arrière comme si le monteur avait voulu tester un par un tous les effets de Windows Movie Maker.
  • Le documentaire souffre forcément de la comparaison avec « Les Yeux dans les Bleus ». Moins d’immersion, moins de complicité. On citera notamment l’absence d’images depuis le bord du terrain avec les remplaçants qui permettaient au documentaire de Stéphane Meunier d’apporter un nouveau regard sur certains moments forts de la compétition (le pronostic de Candela pendant la séance de tirs aux buts face à l’Italie, le « Roger tu me broies l’épaule ! » lâché par Thierry Henry…).
  • Aussi, contrairement à la version de 1998, on n’aperçoit pas un seul petit cul dans le vestiaire ou lors du passage chez le kiné.
  • Malheureusement, tous les discours enragés du charismatique capitaine Hugo Lloris ont été coupés au montage.
  • Les interviews face-caméra façon Confessions intimes n’apportent pas grand chose. On est loin d’Emmanuel Petit philosophant tout en se caressant la queue de cheval dans les Yeux dans les Bleus.
  • Globalement, ce documentaire est aussi objectif que celui sur l’élection d’Emmanuel Macron, également diffusé sur TF1. D’ailleurs, on voit presque autant Macron dans celui-là, ce qui gâche un peu le plaisir (sauf si vous êtes Christophe Castaner et que vous trouvez qu’il est vraiment trop beau et trop gentil).
  • Le film se coupe de façon abrupte juste après la victoire contre la Croatie. Assez peu d’images de ce qui s’est passé en France (et les seules qu’on voit c’est à Paris). C’est dommage, mais on imagine que c’était difficile de faire autrement en le diffusant 48h après la finale.
  • Aucune séquence sur l’attaque de la chambre de Rami et sa riposte à coup d’extincteur qui a forcé l’hôtel évacuer tout le monde. Alors que c’est LE moment que tous les Français rêvent de voir depuis lundi.

 

Le Saviez-vous : 

  • La France est championne du monde.
  • Le groupe vivait bien. Et pour une fois c’était pas juste un élément de langage.
  • Malgré un rôle important dans la version de 1998, l’Italie s’est vue cantonnée à un rôle de figurant dans ce remake.

 

Les Belges, c’est quoi ça ? (Les autres, dites rien)

 

Les conditions idéales pour regarder ce film : 

Dans un maillot bleu avec deux étoiles, en buvant un bol de larmes de Thibault Courtois.

 

Ce qu’il faut en retenir : 

On est champions, on est tous ensembleuh.

 

Si vous avez aimé ce documentaire, vous aimerez aussi : 

  • Instagram, qui vous aurait permis de voir la même chose que le documentaire, mais en direct et sans les effets de montage un peu chelous.
  • Avoir une peinture de vous sur la porte de votre chambre
  • Magic System et Michel Fugain.
  • Porter du Benetton.
  • Les Choristes.
  • Au cœur de « Les Poupées Russes », le making of du film de Cédric Klapisch.

 

Voilà, la Coupe du Monde, c’est fini. Maintenant on va se remettre à écrire sur des trucs dont vous n’aviez rien à foutre. 

4 réflexions au sujet de « Les Bleus 2018 : Au coeur de l’épopée russe »

  1. Dans le documentaire de 98, on voyait aussi Blanc et Barthez fumant dans leur chambre un soir de match de coupe de monde. La com est tellement sous contrôle qu’on est pas prêt de revoir ce genre d’image.

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