Ciné Club Sandwich – The Predator

The Predator – de Shane Black (2018)

 

Citation :

— Un prédateur tue ses proies pour survivre. Ce que vous décrivez, c’est plutôt un mec qui pêche à la mouche.
— On a voté, PREDATOR c’est plus cool !

Notation :

Boucherie-Charcuterie : +++
Les chiens c’est cool : ++++
Les rasta-verts c’est comme les rasta-blancs, faut tous les tuer : ++++++

« Ouh bin il va falloir faire quelque chose pour apaiser cette vilaine peau. Vous vous hydratez avec des graviers ? »

Qu’est-ce que ça raconte ?

Pas grand-chose de plus que les 12 films précédents. Mais de toute façon, vous ne venez pas pour ça, non ?

Les + :

  • On nous saoule régulièrement avec la nostalgie des années 80. Si vous allez voir The Predator, vous y retrouverez peut-être ce que vous aimez dans les films d’action de l’époque : de l’action fun et décomplexée, des punchlines à la con, du gore, de la nudité gratuite et frustrante parce qu’on voit rien, un gosse autiste relou qui en fait est un génie, des chiens qui sauvent le monde, et bien sûr des tas d’incohérences scénaristiques mais bon, on s’en fout pas un peu, au final ?
  • La patte Shane Black est bien présente, notamment au niveau des dialogues. Le film tente à peu près 217 vannes. Bon, il y en a 12 qui sont drôles mais on ne peut pas nier la générosité à l’écriture
  • Casey Bracket est jeune, biologiste de génie, badass, rapide et elle gère les armes à feu et jure aussi bien que la bande de Rangers. Sans être une demoiselle en détresse ni une target sentimentale pour le héros. Techniquement, c’est le personnage le plus féministe dans un film sorti cette année, et c’est clairement pas dans Predator qu’on s’attendait à le trouver (note amusante : le film ne passe pas le test de Bechdel, comme quoi c’est vraiment des conneries).
Certes, elle n’a pas une tâche sur son ticheurte, mais au moins, elle est habillée pour la jungle. Dans ta gueule Lara Croft.

 

  •  Au niveau de la réal des scènes d’action, Black n’est pas McTiernan, mais il y a quand même quelques séquences inventives et rigolotes. Et encore une fois on peut saluer la générosité du métrage au niveau des kilomètres de tripes montrées à l’écran.
  • Le commando des tarés en mode Agence Tous Risques fonctionne plutôt bien, car les personnages sont un minimum écrits et attachants. On en arrive presque à être un peu tristes quand ils se font fatalement démembrer un par un.
  • Le Uber-Predator est sacrément classe, on dirait un peu le The Rock des Predators.
  • C’est le meilleur film avec Jake Busey et des aliens juste derrière Starship Troopers.
  • Un bus, un chien, et l’utilisation de technologie extraterrestre pour botter le cul des envahisseurs. Ce film a officiellement davantage de points communs avec Independance Day Resurgence que Pacifim Rim Uprising. Heureusement, il est bien meilleur, et il ne compte pas Charlotte Gainsbourg au casting.
  • Le film s’est fait démonter par la critique, à tel point qu’on a pu lire que c’était pire que les Aliens vs Predator. Faut pas déconner, c’est 100 fois mieux.

Les – :

 

 

  • Charlie Hunnam était pas dispo, du coup pour le rôle principal, ils ont engagé Boyd Holbrook, la version marque repère.
  • Voir un Predator conduire un vaisseau spatial ça fait toujours un peu nanar. Dommage que le film s’ouvre là-dessus.
  • La scène de fin est nulle à chier aussi. C’est con de partir sur une impression négative.
  • C’est quand même très con.
  • On a passé un bon moment, mais il y a de bonnes chances qu’on ait plus aucun souvenir du film dans trois semaines. D’ailleurs, cet article est rédigé depuis trois semaines et on avait carrément oublié de le publier.

Le saviez-vous :

La moitié du budget est passée dans l’achat de paquets de chewing gum pour Sterling K. Brown.

 

Si vous avez aimé ce film, vous aimerez aussi :

  • Communiquer avec vos amis uniquement avec des punchlines
  • Faire un joli colis avec du papier-bulle pour poster vos exosquelettes d’extraterrestres à vos amis.

 

Bonus cuisine :

Notre ami Régis, auteur de la fiche du Predator original dans Ciné Club Sandwich, a également vu le film. Et lui, il a trouvé que c’était de la merde. Plutôt que de nous faire une fiche, il a préféré nous décrire la recette de cuisine de ce plat qu’il considère comme peu digeste :

2018 est l’année du retour au cinéma de la taupe la plus dangereuse de l’univers : Predator. Mais le mélange des genres utilisés (humour lourd et baston qui tâche) prendra-t-il ou le tout sera-t-il aussi digeste qu’un kebab sauce blanche supplément fromage ? Détails de la recette.

Les ustensiles

Prenez essentiellement des trucs coupants : griffes, disques, lames de ninjas, kit rôtissoire, etc. Le piou-piou laser placé sur l’épaule ne doit absolument pas être oublié. Les armes à feu sont un plus, la réalité étant qu’on veut surtout voir le Predator passer en mode invisible pour saucissonner ses adversaires. Quitte à faire dans la charcuterie, allez-y pour de vrai, évitez de vous censurer par un montage épileptique. C’est une recette rated R, donc tripaille à l’air.

Chaque victime de harcèlement de rue sur la base de ses vêtements a déjà rêvé de réagir de la sorte. Croyez-moi.

Les aliments

Prenez un Predator. Idéalement, prenez le au sérieux (donc pas comme le monstre original, cousin de Casimir) parce que le Predator fait dans le dégueulasse, il doit être inquiétant, invincible, au lieu de devenir un ressort comique, source de punchlines piquées aux Expendables. Et prenez garde, il faudra faire plus délirant que ça :

En face, il faut du badass pour lui résister, ce que le film fait parfaitement, Shane Black arrivant à caractériser en 2 minutes et trois répliques (coucou Alien Covenant !), sa bande d’antihéros un peu héroïque malgré tout.
Comme nous ne sommes plus dans les années 80, il faut une meuf qui soit autre chose qu’un faire-valoir. Évitez cependant de lui faire porter toutes les casquettes (scientifique, tueuse, bonnasse, marathonienne, etc.) pour ne mettre qu’un seul personnage féminin important à l’écran.

La recette

Utilisez une série B fantastique très marquée ’80s où un extraterrestre pratique la chasse à courre sur des proies humaines (parce que chacun ses petits plaisirs, ici on ne juge pas). Évertuez-vous à vouloir en faire des suites, des faux reboots et des franchises annexes jusqu’à tarir la source. Versez une bassine d’humour gras. Touillez (trop) fort et démoulez tiède. Taillez des parts à la zob en saupoudrant d’une pincée de scandale sexuel et vous obtenez The Predator, millésime 2018.

Pas évident de juger sans connaitre réellement la genèse du film, mais ça ressemble à un film difficile, meurtri peut-être et dont il ne reste qu’une victime gisant sur le bas-côté de la route, les fesses rougies par l’échec. L’illustration la plus flagrante étant la disparition de 30 à 45 minutes du film (soit une partie de l’intrigue ou une intrigue secondaire) et d’un personnage joué par Edward James Olmos, le meilleur général de l’univers, dernier sauveur de l’humanité.

Ta réaction quand tu vas répondre à la porte, et qu’au lieu du livreur de pizza, ce sont des témoins de Jéhovah

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