Ciné Club Sandwich – The Gray Man

The Gray Man (2022)

Réalisé par les Frères Russo

Notation :

Bagarres : + +
Mission Impossible et John Wick en moins bien : + + +
Gros plan sur un portable qui vibre : + + +
Homme gris : – – –
Fond vert : + + + + + + + +

« Pourquoi tu boites ?

– Parce qu’on m’a tiré dans le cul Suzanne !« 

« Je prendrai un cocktail Molotov, dans un grand verre avec un pti palmier »




De quoi ça parle ?

Sierra Six (Ryan Gosling), ex-taulard, mène les basses besognes de la CIA depuis des années. Lors d’une mission où il est supposé tuer Drazic de Hartley, cœurs à vif (oui on a envie de croire que c’est le même personnage qui a grandi), ce dernier lui remet une clé USB sur laquelle se trouvent des informations compromettantes sur la CIA. 

Son méchant boss, Denny Charmichael (René-Jean Page – on a décidé de l’appeler comme ça parce que c’est plus cool), lui envoie alors un Chris Evans psychopathe au cul. C’est à peu près à ce moment-là que vous risquez de commencer à décrocher pour vous lancer dans un Sudoku niveau 6.  

Cet homme est un criminel. La preuve : il n’a pas validé son Pass Navigo.


Les points forts :

  • On est toujours contents de voir Billy Bob Thornton.
  • Impossible de ne pas aimer Ana de Armas, qui reprend ici le rôle qu’elle tenait dans le dernier James Bond, soit celui de la meuf qui casse des gueules en tenue de soirée sans laisser apercevoir la moindre goutte de transpiration.
  • Chris Evans a l’air de bien s’amuser. Son look le fait ressembler à Channing Tatum. Autant dire que quand le script lui fait citer du Schopenhauer, notre cerveau a failli exploser.
  • En amateurs de cinéma indien, on était super contents d’apprendre que Dhanush, star de Kolywood, jouait dans le film. Dommage que son personnage soit écrit avec les pieds.
  • La variété des lieux où se déroulent l’action permet de réviser un peu sa géographie.
  • Ce film vous rassurera sur la fiabilité des pacemakers. Pendant deux heures, la gamine est exposée à autant de stress qu’un général nord-coréen qui s’apprête à lancer un missile devant Kim Jong-un, et pourtant, son cœur ne lâche pas.
  • Vous pouvez faire des Sudoku pendant le film sans rater grand chose.
Trouve t’on davantage de couleurs sur sa veste ou dans le feu d’artifice ? Vous avez 4 heures.

Les points faibles :

  • C’est moche.
  • Les scènes d’action sont souvent illisibles.
  • Contrairement à d’autres films du genre où les scènes de baston sont suffisamment bien faites pour qu’on ait mal par procuration quand les mecs prennent les coups, ici, on est très indifférent à leur intégrité physique. L’insensibilité à la douleur semble d’ailleurs frapper les personnages eux mêmes puisqu’ils cavalent avec la même aisance au début du film qu’à la fin, alors qu’ils n’ont pas dormi depuis 3 jours, qu’ils ont probablement une douzaine d’os cassés et deux balles dans le corps.
  • Les personnages sont cons comme des bites. On dirait un peu du Luc Besson : la seule caractérisation des personnages est « ta gueule ils sont cools » puis à un moment le héros doit protéger une enfant (par contre il n’essaye pas de coucher avec donc la comparaison avec Besson s’arrête là).
  • On ne comprend pas trop l’origin-story de Sierra Six, qui est recruté comme si c’était un tueur en série en herbe, alors que son histoire montre plutôt le contraire. On évitera aussi de se demander comment un mec recherché par la CIA peut visiter 18 pays en 3 jours sans problème.
  • Ryan Gosling porte un bouc et donc inévitablement, il a l’air con. Ce genre de cascades pileuses, il n’y a sans doute que Brad Pitt qui peut les réussir.
  • Chris Evans cabotine quand même beaucoup. Il faut dire qu’après avoir joué le personnage le plus lisse du monde pendant dix ans, jouer un salopard a dû être un petit exutoire. En tout cas, si vous en veniez à oublier que son personnage est méchant, le scénario ne manquera pas de vous le rappeler puisqu’au delà d’avoir l’air très méchant (il a même une petite moustache), il dit un truc méchant ou il fait un truc méchant à chaque scène dans laquelle il apparait.
  • La scène du labyrinthe à la fin. Au delà du fait que le concept du labyrinthe n’est pas du tout exploité (les mecs ne font même pas semblant de se perdre), quand ils entrent dans les buissons, avec la brume et la musique, on a un peu l’impression de regarder Harry Potter.
  • Le générique, qui reprend quelques scènes clés du film mais avec des protagonistes sous forme de statues de métal dégueulasses. Pour une fois que les frères Russo n’avaient pas à tourner de scènes post-génériques, on sent qu’ils ne se sont pas trop fait chier sur la séquence.
Bon. En vrai, Dhanush a la classe et il défonce tout le monde.

Le saviez-vous ?

  • Michael Gandolfini, le fils de James Gandolfini, joue dans le film. Bon, impossible de se souvenir de son rôle par contre. On devait être en train de regarder notre grille de Sudoku. 
  • Dans la réalité, faire Bangkok – Chang Mai prend déjà plus d’une heure en avion. On peut donc imaginer qu’en tuk-tuk, ça doit prendre une grosse journée. Pas surprenant que le type soit fatigué en arrivant.
  • Les scènes en Azerbaïdjan ont en fait été tournées en République Tchèque et ça se voit un peu. On peut se demander pourquoi ils n’y sont pas allés alors que même le concours Eurovision s’y est tenu voilà quelques années. Et surtout, si c’était pour ne pas y tourner, ni évoquer la situation politique tendue sur place, pourquoi situer l’action là bas et pas dans un autre endroit dont les Américains ignorent tout comme la Lettonie, la Bosnie ou le Tadjikistan ?
  • Ce film va avoir une suite, et pas The Nice Guys. La vie est une pute.
  • Sierra est aussi le nom du entreprise de jeux-vidéo qui a notamment produit Empire Earth (sorte de Age of Empire) ou Ceasar III
Ne plus rien attendre de la vie, manger le gras du jambon et globalement ne plus en avoir rien à foutre de rien : une philosophie de vie validée par Russell.

Les conditions idéales pour voir ce film :

Avec un carnet de Sudoku neuf.

Ce qu’il faut en retenir :

Pour le Sudoku, il faut avoir chaque chiffre une seule fois dans toutes les lignes et les carrés.

Si vous avez aimé ce film, vous aimerez aussi :

Toutes les autres merdes oubliables de Netflix, comme Tyler RakeArmy of the dead ou, dans un autre registre, le dernier en date : Les Liaisons dangereuses, réinterprétation de l’œuvre de Choderlos de Laclos mais à Biarritz et qui se termine apparemment par un mariage polyamoureux entre mineurs. On a nos limites (et plus aucune grille de Sudoku) donc ne vous attendez pas à lire la fiche ici.

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