Le cas Richard Jewell, de Clint Eastwood (2020)
Ils ont pris tous mes tupperwares !
Notation :
Le coeur des beaufs : +++
Journalopes : +++++
Sac-à-dos, sac-à-doooos : +++
Placement de produit pour Snickers : +++++
Qu’est-ce que ça raconte ?
Richard Jewell (Paul-Walter Hauser) est un fier Américain qui a peut-être regardé trop de films de justiciers quand il était petit, et qui n’a qu’un seul rêve : devenir un représentant de la loi. Malheureusement pour lui, physiquement, il ressemble plus au Sergent Garcia qu’à Zorro, et à la trentaine passée, il doit se contenter de jobs peu glorieux d’agent de sécurité dans des bureaux ou des campus universitaires.
En 1996, Richard va néanmoins connaître son moment de gloire. Les Jeux Olympiques débarquent dans sa Géorgie natale et lui permettent de décrocher un job dans le service de sécurité du Parc du Centenaire à Atlanta, où des concerts sont organisés pendant la durée de l’évènement. Un soir, le zélé Richard repère un sac à dos abandonné sous un banc et avertit immédiatement les équipes de déminage, contre l’avis de ses collègues. Bingo ! Une bombe se trouvait à l’intérieur, et d’ailleurs elle finit par exploser, faisant 2 morts et une centaine de blessés. Mais le périmètre de sécurité qui avait été établi a probablement sauvé un bon paquet de vie. Grâce à cet acte d’héroïsme, Richard ne tarde pas à devenir une petite célébrité, et c’est bien mérité, car à sa place, 98% des gens auraient continué à regarder le concert en se grattant les couilles.
Malheureusement, la belle histoire va tourner au cauchemar puisque notre héros se retrouve très vite principal suspect de l’affaire. Il faut dire qu’un mec qui vit seul avec sa maman, porte une moustache et collectionne les fusils d’assauts pour aller à la chasse, c’est un poil suspect. Et en plus, il a déjà un casier judiciaire. « Il était très gentil, il disait tout le temps bonjour » déclare son voisinage sur le BFM TV américain : cette fois c’est sûr, c’est lui le coupable.
Les points forts :
- La performance de Paul Walter Hauser, qui est passé de « le gros mec marrant qui joue dans plein de série » à « acteur oscarisable » grâce à sa performance dans ce film (il était déjà très en vue dans I Tonya en 2017).
- On retrouve également au casting Sam Rockwell, qui rend tous les films dans lesquels il joue un peu plus regardables. Même Charlie’s Angel ou Iron Man 2.
- Après s’être un peu égaré avec Le 15h17 pour Paris, Clint confirme qu’il tient encore la forme à 89 ans, avec un bon film à la papa, de facture classique mais diablement efficace.
- Si vous devez voir un seul film de Clint Eastwood contenant une scène où des gens dansent la Macarena, c’est celui-ci.
Les points faibles :
- Si vous avez déjà vu Sully, le film aborde à peu près la même thématique, celui du héros ordinaire et droit dans ses bottes qui se fait casser les couilles par le gouvernement. Petite sensation de déjà vu, donc.
- Comme parfois chez Clint, on évite pas le sentimentalisme et quelques scènes mélo un peu forcées avec des grosses notes de piano derrière.
- Malheureusement à l’époque, les terroristes étaient moins cons qu’aujourd’hui et ne laissaient pas une fois sur deux leur carte d’identité sur les lieux du crime.
- C’est probablement le truc qui vous donnera la plus mauvaise image possible du milieu journalistique, juste après tous les medium que vous avez lus sur l’affaire de la Ligue du LOL.
Le saviez-vous :
- Il est possible que Clint Eastwood soit un peu de droite.
- Ce film parle d’un homme innocent victime d’un harcèlement médiatique. S’il avait été réalisé par Roman Polanski, il aurait probablement eu 11 nominations aux César.
- Si vous avez un souci avec la justice un jour, il y a peu de chance que votre avocat porte des shorts. Et qu’il soit Sam Rockwell. Et c’est une raison suffisante pour rester dans la légalité.
- Surprise : c’est du cinéma, et les faits relatés dans le film ne seraient pas 100 % fidèles à ce qu’il s’est passé dans la réalité, notamment en ce qui concerne le personnage de la journaliste Kathy Scruggs (Olivia Wilde) qui, contrairement à ce que représente le film, ne se tapait pas des agents du FBI pour choper des scoops. Bon elle est morte en 2001, alors elle va pas se plaindre de toute façon.
- Le film contient un extrait des Jeux Olympiques de 1996, lorsque Michael Johnson remporte la médaille d’or en battant son record du monde sur 400 mètres. Par conséquent il s’agit du seul long métrage où l’on peut observer quelqu’un courir plus vite que Tom Cruise.
Ce qu’il faut en retenir :
Paul Walter Hauser et Kathy Bates sont des gentils. Olivia Wilde et John Hamm sont des méchants. Pour moi, la morale de ce film est limpide : méfiez-vous des gens trop beaux.
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