Napoléon

(de Ridley Scott, 2023)

« Toulon n’est même pas une ville »

Notation :

Boulets de canons : ++++++++
Chair à canons : +++++++
Femmes canon : +
Canons du code civil : —–

De quoi ça parle ?

Napoléon Bonaparte (Joaquin Phoenix) est un jeune Corse fringant (et néanmoins constamment constipé), monté à Paris dans l’espoir de monter en grade dans l’armée. 

Joséphine de Beauharnais (Vanessa Kirby) est une (très) jeune veuve et mère célibataire de deux enfants. Ils se rencontrent, tombent amoureux, se marient aussi rapidement que dans un téléfilm de Noël, puis se disputent, regardent le feu avachis dans un canapé, tentent de faire un enfant, se regardent, se rendent malheureux. Et, pas comme dans un téléfilm de Noël, Napoléon se trouve cocu.

Comme entre temps, il est devenu un grand général qui ramasse à mains nues des boulets de canon dans les entrailles d’animaux, il s’énerve, tire sur les pyramides et sur les lacs gelés autrichiens, envahit la Russie, part en exil, revient, se remarie, prend la confiance, et repart en exil, le tout en rendant toujours visite à Joséphine pour regarder le feu avachis dans un canapé, ou les cygnes qui s’ébrouent sur un lac (pas gelé).

Et spoiler : à la fin, il meurt.

Tut tut les rageux, j’entends pas vos critiques

Les points forts :

  • Aucun doute là-dessus : Ridley Scott sait gérer une caméra et filmer batailles et charges de cavalerie. Ça donne presque envie de demander un poney au père Noël.
  • Non seulement l’un des personnages évoque le fait que toute nation déteste les Anglais, mais ces derniers sont représentés comme flegmatiques, perfides et tasse de thé à la main. Certes, c’est un stéréotype connu, mais les bases sont respectées. Ceci dit, Ridley lui-même étant anglais, il connaît probablement son sujet.
  • Quand on est une buse en histoire, ou qu’on connaît peu cette période, soit parce qu’on est trop de gauche, soit parce que c’était toujours en fin de programme et qu’on devait passer tous les détails pour conclure l’année scolaire, ben les inexactitudes ne gênent pas trop.

Les points faibles :

  • Même en étant une buse en histoire, on se doute que la vraie Joséphine n’est pas sortie de prison seule, cheveux courts, cape à capuche pointue sur le dos, traversant un Paris vide comme dans Assassins’ Creed… Vanessa Kirby aurait au moins pu en profiter pour caler une cascade ou une clé de bras, ça manque un peu.
  • On a très peu d’indication visuelle du temps qui passe. Napoléon est vieux dès le début, Joséphine est tout le temps trop jeune, et les batailles n’en finissent jamais. À tel point que quand il lui dit qu’il l’aime depuis 15 ans, on se dit à la fois « mais ? Ils viennent de se rencontrer » et « ah ouais, il est long ce film en fait » avec l’impression qu’on est désormais en 2025 et que vous avez raté les Jeux Olympiques et la naissance de vos enfants.
  • En parlant de temps, il semblerait que la version d’origine du film dure près de 5h. Ca aurait donc pu être pire, et pourtant on constate que le père Ridley a du couper son film à la baïonnette. Et ça se voit. Ludivine Sagnier n’apparaît QUE dans le générique, et si on cligne des yeux, on peut louper le frère et la maman de Napoléon. Dommage, ils avaient l’air importants. 
  • C’est chiant.
Le saviez-vous ? Benoit Magimel est très jaloux de la cicatrice de Joaquin Phoenix.

Le saviez-vous ?

  • C’est la deuxième fois que Joaquin joue un empereur chez Ridley Scott puisque dans Gladiator, il incarnait Commode. Information pittoresque s’il en est, car dans les deux cas, son personnage n’est pas commode.
  • La vanne ci-dessus, malgré les insistances de son autrice, ne figure pas dans l’excellent Ciné Illimité. Vous pouvez la considérer comme un bonus coupé au montage, comme la tête des ennemis de Commode. Ou celle de Marie Antoinette.
  • Tahar Rahim joue dans ce film. Non, vous ne le saviez pas, nous non plus, on l’a découvert au générique, puis à l’écran coiffé d’un formidable mulet façon Julien Clerc dans les années 70. Il incarne un véritable PNJ : il n’a pas de nom pendant environ 40mn de film, et il ne sert qu’à exposer la situation à Napoléon avant de lui donner une quête.

Les conditions idéales pour le regarder :

  • En hauteur, sous couvert de forêt, une vaste plaine glacée, dégagée devant vous, en y attirant les troupes ennemies avant de les attaquer par le flanc.
  • Assis sur une baleine.
Quand ta meuf choisit le programme TV et qu’elle met la Star Ac’ plutôt que PSG-Brest.

Ce qu’il faut en retenir :

Si on en croit Ridley Scott, si Napoléon est bien mort à Sainte Hélène, il semblerait que son fils Léon ne lui ait, finalement, pas crevé le bidon. Dommage, ça aurait peut être réglé son problème de constipation.

Si vous avez aimé ce film vous aimerez aussi :

  • Vous rendre à Waterloo en Belgique et charger des groupes de touristes anglais.
  • Appeler « Citoyen Durand » votre collègue de la compta, avant de le condamner à mort.
  • Filer une épée à un gosse pour pécho sa mère.
  • Les 5 autres films historique(ment contestable)s sortis cette année où les scènes de cul se limitent à des levrettes glauques.
  • Le roi Arthur avec Clive Owen, autre film avec une scène mémorable de bataille sur la glace.
  • Les films de Ruppert Everett où il joue un Anglais caricatural, soit l’intégralité de sa filmo si l’on inclut ses rôles d’Anglais caricatural homosexuel.
  • La République.
  • La guillotine.
Vrai problème des vacances : pas moyen de prendre une photo pour son compte Instagram sans avoir des touristes partout en arrière plan.

Une réflexion au sujet de « Napoléon »

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