Série – Sex Education

Sex Education – 2019 – Disponible sur Netflix

Citation

 

“Chéri, j’ai remarqué que tu faisais semblant de te masturber. Est-ce que tu veux qu’on en parle ?”

Notation :

 

  • Flegme britannique : +++++
  • Population Benetton : +++++++
  • Organes génitaux : ++++
  • Connais-toi toi-même : ++++++++++++++++++++
  • Cours biologiques d’éducation sexuelle : —

 

De quoi ça parle ?

 

L’adolescence, c’est pas évident. L’adolescence quand on est un jeune homme timide, impopulaire, avec une mère sexologue décomplexée et légèrement envahissante (Gillian Anderson), ça l’est encore moins. Heureusement, Otis (Asa Butterfield), 16 ans, se révèle plutôt doué pour régler les problèmes sexuels des autres, ce que Maeve (Emma Mackey), sa voisine de cours décide d’exploiter de façon lucrative. Elle le convainc de monter une clinique thérapeutique clandestine au lycée
Tout va pour le mieux, jusqu’à ce qu’Otis réalise qu’il en pince pour Maeve, bien que ses propres blocages rendent toute intimité inenvisageable.

 

 

Si « cette scène de Trainspotting » avait été filmée d’un autre angle…

 

 

Points forts :

 

  • Pour une série basée sur le malaise, c’est vraiment très drôle. Normal, c’est la spécialité des Anglais.
  • La représentation de la plupart des préférences sexuelles, ainsi que la variété des regards qui leur sont portés à travers les autres personnages. Le show lui-même ne porte aucun jugement et accorde la même bienveillance à chacun des héros. Même l’héritière d’Alison Hannigan dans American Pie avec sa clarinette, son franc-parler et ses BD autoproduites. Surtout ses BD autoproduites. On va pas spoiler, mais on est bien au-delà des fanfictions de Twilight ou Harry Potter.
  • Dans la même veine, tous les personnages sont attachants, même ceux qui se comportent mal, parce qu’ils sont tous assez creusés pour qu’on comprenne naturellement leurs réactions, leurs décisions et leurs peurs. La limite, c’est quand même qu’on oublie qu’ils sont tous censés être lycéens, et qu’on regarde avec attention des ados de 16 ans s’envoyer en l’air.
  • Le côté intemporel et géographiquement flou du show, qui laisse entendre que le sujet a concerné toutes les générations, peu importe où. C’est le genre de subtilité qui aidera un spectateur de 16, 36 ou 56 ans à s’identifier aux personnages. Bon, y’a quand même un indice de taille, parce qu’il doit y avoir moins de séances ciné de Hedwig & the Angry Inch que, mettons du Rocky Horror Picture Show.
  • Si le rapport sexuel est au cœur de la série, c’est toujours en lien avec d’autres éléments de la vie des ados comme des adultes. Le fait de grandir, les amis et les intérêts qui évoluent, la pression mise par les uns sur les autres, la quête d’acceptation et de normalité, toutes ces contraintes et ces dynamiques sont prises en compte. Ça donne une série équilibrée et bien écrite… Dit comme ça, on croirait que c’est chiant hein ?
  • Gillian Anderson, absolument parfaite à tous points de vue, un peu comme si Mary Poppins portait un peignoir jaune et posait des questions sur le scrotum.

 

 

Les magnets chez Gillian Anderson, c’est autre chose que les départements français estampillés « Brioche Pasquier » qui sont collés sur ton frigo depuis 1996

 

 

Points faibles :

 

  • Cette série s’adresse aux gens qui savent DÉJÀ comment on fait les bébés. Le titre peut être trompeur du coup.
  • Malgré le soin apporté à l’écriture des personnages, Sex Education ne parvient pas à éviter certains clichés.
  • Si on peut facilement s’identifier à la plupart des personnages à un moment ou à un autre, clairement, dans mon lycée, on ne baisait pas autant. Ou bien dans le noir, en se cognant partout, et en se disant que c’est un peu nul, en fait, le sexe.
  • Huit épisodes, c’est trop peu, surtout quand le développement des arcs narratifs de chacun s’accélère d’un coup, sans forcément trouver de vraie conclusion. On comprend pourquoi, après tout c’est une série, mais ça reste frustrant.

 

Le Saviez-vous :

 

  • LE CORPS N’EST PAS SALE !
  • François Fillon a longtemps été maire de Sablé-sur-Sarthe, ville où Emma Mackey a grandi. Il est assez difficile de ne pas imaginer Maeve saccageant la mairie en apprenant que ses chèques de cantine scolaire ont servi à payer la glandouille de Pénélope. #RendsLArgent

 

 

« Regarde, c’est un discours de début 2017, quand François Fillon se voyait favori pour la Présidentielle ! »

 

 

Les conditions idéales pour regarder cette série :

 

  • Pas avec ses parents à côté, même si on peut considérer leur conseiller de regarder a posteriori.
  • Dans les toilettes désaffectés aux murs pleins d’amiante de son lycée.
  • Pendant les heures de colle avec son pire ennemi qui a promis de vous tuer un jour.
  • En installant un verrou sur la porte de sa chambre.

 

 

Et après, on nous dit que la nouvelle génération galère à communiquer à cause des écrans et des réseaux sociaux…

Ce qu’il faut en retenir :

 

Qu’on soit populaire ou pas, sportif ou pas, bon élève ou pas, hétéro, gay, lesbienne, dans le placard et le déni ou assumé, athée, catholique, vierge, riche, pauvre, sobre, alcoolique, soutenu, abandonné, féministe, brute épaisse, qu’on simule, qu’on s’ennuie, qu’on se cherche, qu’on s’éclate, qu’on soit seul ou entouré, la vie (et surtout l’adolescence), c’est toujours plus ou moins la merde. Bon courage.

 

 

Vous aimerez aussi :

 

  • Draguer à coups de citations de Virginia Woolf tout en faisant des pompes
  • Pride. De toutes façons, il FAUT regarder Pride.
  • Les Beaux Gosses (et d’une manière générale, l’intégralité de l’œuvre de Riad Sattouf, de la Vie secrète des jeunes à Pascal Brutal)
  • Les Mauvaises Fréquentations (avec Lou Doillon, bien avant qu’elle ne se prenne pour Cat Power), un film mauvais, mais qui explore une autre manière de gagner des sous dans les toilettes contaminées à l’amiante de son lycée.
  • Les couleurs de cheveux funky, en sachant qu’elles s’effacent toujours plus vite que prévu, et jamais complètement. ET JE SAIS DE QUOI JE PARLE.

 

Bonus :

 

 

3 réflexions au sujet de « Série – Sex Education »

  1. Les 2 ados en gros plan, avec leurs looks et leurs regards interloqués, font penser à une nouvelle saison de Stranger Things.
    Et, ça n’a probablement rien à voir, mais le bonus me fait penser qu’il faudra que je vois Ma Vie de Courgette, ça a l’air bien.

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