Citation :
« Non ! NOOON ! PAS LA CAFETIÈRE ! »
Notation :
Avoir une voix exceptionnelle : + + + + +
Avoir le sens du spectacle : + + + + +
Avoir beaucoup d’argent : + + + + +
Avoir des millions de fans : + + + + +
Avoir le sida : – – – – – – – – –
Le synopsis :
Vous êtes lassés par les blockbusters, tous ces remakes, ces reboots, ces suites 15 ans après ? Bonne nouvelle, un nouveau vent de fraicheur souffle sur Hollwyood avec Bohemian Rhapsody, un biopic musical, format de film qu’on n’avait pas vu depuis au moins six mois ! Et pour l’occasion, la Fox s’attaque à un des plus grands groupes de tous les temps (après Manau) : Queen et son chanteur légendaire Freddie Mercury.
Points forts :
- La performance impressionnante de Rami Malek. En plus on ne voit aucun ordinateur dans le film, ce qui évite de l’imaginer en train de pirater à distance le portable d’Elton John.
- La reconstitution des concerts, et notamment celui du « Live Aid », sont très réussies. Pour une fois, j’étais content d’aller voir un film dans un gros multiplexe avec une salle high-tech où la qualité du son est tellement bonne que la pub Dolby avant le début de la séance fait vibrer ton fauteuil comme si t’étais au Futuroscope.
- Au risque de vous surprendre : la musique.
- Quelques bonnes vannes et, c’est plus rare ces derniers temps au cinéma, elles ne sont pas là parce que « l’humour, c’est important, faut en mettre » (coucou Marvel !), mais jusque parce que la séquence s’y prête. Bref, c’est moins forcé qu’un sourire d’Isabelle Huppert et ça marche bien.
- Le projet a changé trois fois d’acteur principal, a eu des problèmes avec le réalisateur et a, de manière générale, mis 10 ans à se faire, mais le film ne semble pas en porter de grosses séquelles. Quand on voit qu’aujourd’hui certains long-métrages donnent le sentiment d’avoir été co-crée par 18 personnes qui ont chacune donné leur avis (coucou DC !), c’est presque un petit miracle.
- Bonne idée de garder Don’t Stop Me Now pour le générique afin d’être sûr que les spectateurs le regardent jusqu’au bout.
- En tendant l’oreille, on peut entendre Sultans Of Swing de Dire Straits quelques instants avant le début du concert de Queen au Live Aid.
« Non Freddie, je dis pas que c’est moche. C’est juste que ça va un peu mieux à Christophe Barbier quand même »
Points faibles :
- Comme tous les biopics, certains arrangements avec la vérité – souvent pour rajouter des enjeux dramatiques à l’histoire – sont un peu problématiques. Pour en citer quelques uns : faire croire que le groupe s’est reformé exceptionnellement pour le Live Aid (alors qu’ils avaient sorti un album et fait une tournée l’année d’avant), prétendre que Mercury savait pour sa séropositivité avant la Live Aid (alors qu’il l’aurait appris plus tard), laisser entendre que la carrière solo de Mercury a crée des tensions dans le groupe (alors que les autres membres du groupe avaient eux-mêmes faits des albums solo avant lui), etc. De même, contrairement à ce que le film laisse entendre, on peut fortement douter que ses chats aient regardé le concert du Live Aid à la télé. Ça reste des chats, ils en avaient probablement rien à foutre et s’ils ont vraiment trouvé comment allumer la télé, ils ont sûrement maté Tom et Jerry sur Cartoon Network.
- Si quelques passages sont joliment mis en scène (quand il apprend sa séropositivité à l’hôpital par exemple), l’ensemble du film reste plutôt convenu et souffre de quelques longueurs (personnellement j’ai eu l’impression que la scène où il joue à jour/nuit à la fenêtre avec Mary durait aussi longtemps que l’intégralité de la saga Star Wars).
- À chaque fois qu’on voit Aidan Gillen (alias Little Finger dans Game Of Thrones) à l’écran, on se dit qu’il prépare un sale coup et va la faire à l’envers au groupe (d’autant plus qu’il joue le rôle du manager). Ce n’est probablement pas du tout l’effet recherché mais voyons le bon côté des choses, ça rajoute un peu de suspense.
- On sent bien que les autres membres du groupe sont derrière le projet et qu’ils ont voulu montrer qu’ils n’étaient pas que de simples faire-valoir de Mercury. Du coup les passages qui mettent en avant leur contribution (le riff de basse de John Deacon sur Another One Bites the Dust, l’idée de Brian May sur We Will Rock You, etc) font parfois un peu forcés.
- Quand Cyril Hanouna va découvrir qu’un événement a réussi à rassembler plus d’1,5 milliards de téléspectateurs, je n’ose pas imaginer ce qu’il va inventer pour tenter de battre le record.
Le Saviez-vous :
- Le Live Aid a rassemblé Queen, U2, David Bowie, Elton John, Sting, Madonna, Bob Dylan ou encore Paul McCartney, mais pas Peter et Sloane qui cartonnaient pourtant avec Besoin de rien, envie de toi au Top 50 français cette année là.
- Bohemian Rhapsody est probablement le seul film à gros budget à mentionner « la famille » autant que la saga Fast & Furious (et Le Parrain peut-être).
« … de DANAAAA, LALILALA ! »
Les conditions idéales pour regarder ce film :
Avec un jean slim taille haute, un marcel blanc et des lunettes aviator.
Ce qu’il faut en retenir :
Il va être dur de différencier les fans nostalgiques de Freddie Mercury et les rugbymen qui font Movember ces prochaines semaines.
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Malgré un budget et des efforts conséquents, impossible de reproduire l’horreur des coupes de cheveux de l’époque
En somme, autant regarder un concert de Queen sur Arte concerts!