Soul, de Pixar, par Pete Docter (2020)
Notation :
Trucs mignons ++++
Trucs rigolos +++
Gentils baba cools ++++++
Ames en perdition – –
J’ai pas compris le rapport que tu entretiens avec ce chat, mais c’est génial de pouvoir enfin parler d’autre-chose que de jazz.
De quoi ça parle ?
Après Là-haut, Vice-Versa ou Coco, Pixar revient avec un nouveau dessin animé ayant pour but d’humilier les parents en les faisant chialer devant leurs gosses. Cette fois, Soul met en scène Joe Gardner, un prof de musique un peu loser, qui par l’entremise d’un de ses anciens élèves, va avoir l’opportunité de jouer sur scène avec son idole, la grande chanteuse de jazz Dorothea Williams.
Mais, poissard jusqu’au bout, Joe va malheureusement décéder juste avant de pouvoir réaliser son rêve. Chez les Frères Dardenne, le film s’arrêterait là, au bout de 20 minutes. Mais ici c’est aussi un peu pour les enfants, donc on retrouve le protagoniste dans une sorte de Grand Avant aux couleurs criardes et entouré de personnages mignons. Malgré ce paysage et ces visages accueillant, Joe n’accepte pas son trépas brutal. Avec l’aide de 22, jeune âme refusant catégoriquement de s’incarner, il va tout faire pour revenir sur Terre, reprendre possession de son corps et accomplir ce qu’il pense être sa destinée. Comme vous vous en doutez, il va lui arriver plein d’aventures, et à un moment il y aura un chat rigolo, parce que ça plaît aux internautes.
Les points forts de Soul, de Pixar
- Le récit est bien rythmé, un peu rigolo, un peu émouvant, la sauce Pixar habituelle, même si l’on a l’impression que ce n’est pas forcément le plus inspiré.
- Les petites âmes sont vraiment choupinettes.
– Techniquement, le film est évidemment parfait. La ville de New York joliment reconstituée. La représentation du monde des âmes divisera peut-être un peu plus pour son esthétique à mi-chemin entre le fond d’écran Apple et la pub pour Smarties en 3D. - Quand on a appris que Trent Reznor et Atticus Ross faisaient la bande originale de ce film, on a été un peu surpris, tant on a l’impression qu’il s’agit de personnes aux cheveux gras qui composent des mélodies dépressives dans une cave. Au final, leur musique électronique minimaliste colle plutôt bien à l’ambiance du film.
- La VF plutôt sympa avec Omar Sy, Camille Cottin en petite âme agaçante et surtout Ramzy. Ramzy devrait jouer dans tout.
- Le film n’a pas réellement de méchant. Néanmoins, le personnage de Terry vous effrayera si quand vous étiez enfant, vous avez été traumatisé par le dessin animé La Linea qui passait sur Arté.
- Enfin la preuve que les chats ont une âme. Dans ta face #teamchien
Les points faibles
- Comme souvent chez Pixar, le film aborde des thématiques intéressantes et matures, mais les traitent peut-être un peu par-dessus la jambe. On dirait par moments un exposé de français mal fait par le mec laborieux de 1ere L3 qui met toutes les idées de Rousseau bout à bout sans comprendre ce que ça veut dire : estime de soi + passion + sens de la vie + transmission + la vie est courte + que-sais-je-encore.
- De la même façon, si le personnage de Joe est très sympathique, il n’est pas forcément mémorable, ce que l’on sait de lui se résumant à « il aime le jazz et il a des relations compliquées avec sa moman ». Bref, il est comme tout le monde, finalement (sauf pour le jazz).
- Le jazz, justement, on aurait pu penser qu’il occuperait une plus grande place dans le film au vu de la promotion. Finalement, c’est un aspect très accessoire de l’histoire.
- Parfois on a l’impression que le film est plus pour les adultes que les enfants, d’autant plus qu’il s’agit d’un énième Pixar qui tourne autour du thème de la mort.
- Seuls les bons côtés de la vie sont mis en avant. Si 22 avait choppé une grosse gastro après avoir mangé la pizza ou bien avait dû se coltiner la négociation d’un prêt avec un banquier, pas sûr qu’il/elle aurait voulu revenir sur terre…
Le saviez-vous ?
- Pour sortir de vos angoisses et obsessions qui vous font passer à côté de votre vie, il suffit qu’un groupe de hippies joue du tam-tam et des castagnettes autour de vous pour que vous reconnectiez votre âme à votre enveloppe terrestre.
- Il n’y a pas de mal à être fier de recevoir un trophée qu’on a réclamé si on l’a mérité.
- Ça n’est pas votre faute si vous êtes un(e) gros(se) connard(sse), c’est la personnalité qu’on vous a attribué dans le Grand Avant.
Les conditions idéales pour regarder Soul, de Pixar
Avec Michel.
Ce qu’il faut retenir du film :
La pizza reste décidément la meilleure solution pour soigner toute angoisse métaphysique.
Si vous avez aimé Soul, de Pixar, vous aimerez aussi :
- Faire « renard silencieux » pour calmer vos gosses.
- Dire merci à la vie, chanter la vie, danser la vie, n’être qu’amour.
- La chanson d’Ursula dans La Petite Sirène « Pauvres âmes en perdition ».
crédit photos : Disney