Choix de vie – Faire son bois de chauffage

Citation :

« Quand homme blanc couper beaucoup bois, hiver être très rigoureux »

 

Notation :

  • Retour à la terre :  +++++
  • Sylviothérapie :  ++++
  • Troubles musculo-squelettiques :  +++++++++
  • Sécurité au travail : ——
  • Démonstration de virilité imposée par une société patriarcale oppressive : ++++++++

 

De quoi ça parle :

Débarquer dans une forêt, allumer une tronçonneuse, abattre un arbre qui ne vous a rien fait. L’ébrancher, le débiter en rondins. Sortir une hache, s’en servir en tapant comme un sourd sur les rondins pour les fendre. Empiler tout ça.

Tout cramer l’hiver suivant.

Bref, la poésie de la nature.

 

Avec tous ces arbres abattus, la police va avoir du bouleau (lol vous l’avez ?)

 

Les points forts :

  • Permet de sortir de son quotidien de citadin, payé à glander bien au chaud le cul sur une chaise.
  • Clairement un bon moyen de se défouler, de se vider la tête comme dit votre coach en développement personnel. Mais en faisant un truc utile et gratuit.
  • Votre stock de bois pour l’hiver prochain qui se remplit. Un stock de bois plein est la clé de la sérénité.
  • Permet d’écraser le vulgum pecus de votre virilité débordante de bûcheron canadien. Alors que vous tremblez de trouille avec cette machine hurlante de 4 kg dans les mains.
  • Vous allez apprendre un peu de botanique, reconnaitre les arbres (au moins faire la différence entre un résineux et un feuillu). Bref pas grand-chose, mais assez pour se la jouer vieux sage mystérieux.
  • Vous fabriquez vous-même du combustible gratuit. Au prix actuel du pétrole ça vaut le coup.

 

Les points faibles :

  • La chaîne d’une tronçonneuse tournant à 60m/s, celle-ci est capable de couper un rondin en 15 s, ce dernier se situant à 30 cm de votre cuisse. What could possibly go wrong?
  • Une hache de 2 kg, capable de fendre une buche d’un seul coup, à 15 cm de vos tibias. What could possibly go wrong?
  • Un arbre d’une tonne, et vous juste à côté en train d’essayer de le faire tomber. What could possibly go wrong?
  • Seul dans la forêt et avec une fracture ouverte, personne ne vous entendra hurler.
  • Quand vous tapez « bûcheronnage » sur Google, vous avez une chance sur deux de tomber sur des forums survivalistes. Le reste du temps c’est des blogs tenus par des papys.
  • L’équipement de base coûte un bras avec l’ensemble des moyens de protection. N’espérez pas gagner de l’argent.
  • Le froid, le mal de dos, la fatigue physique.

 

What could go wrong?

 

Le saviez-vous ?

  • Plus un bois est dense et dur plus il donnera de chaleur en brûlant (top du top : chêne et hêtre).
  • Plus un bois est dense et dur, plus il sera chiant à débiter en bûches. Visez les arbres bien droits, relativement tendres comme le bouleau, et coupez en plus que si c’était du chêne ou du hêtre. Vous vous fatiguerez moins pour un résultat similaire.
  • Le bois que vous coupez est bien trop vert (humide, mais dites « vert », ça fait classe) pour être brûlé tout de suite. Vous crèverez de froid avant de pouvoir l’allumer. Si vous êtes perdu cherchez plutôt du bois mort déjà sec. Si vous n’avez ni allumette ni briquet, ne vous fatiguez pas, vous aller crever.
  • On abat un arbre en deux fois, d’abord par une entaille de direction, puis par un trait de coupe de l’autre côté du tronc. Il n’y a que dans les dessins animés que vous pouvez couper un arbre d’un seul coup de scie. En vrai vous allez juste bloquer votre chaîne.
  • Vous pouvez aussi acheter votre bois déjà coupé et fendu, livré chez vous.
  • Faire cette activité si vous ne disposez pas de cheminée est tout simplement débile.

 

Les conditions idéales :

  • L’hiver, parce que c’est bien mieux pour la qualité du bois et  surtout parce que sous les vêtements de protection, vous allez mourir de chaud si la température extérieure dépasse les 15°C.
  • Avec un bon copain, pour partager entre hommes une activité saine et virile.
  • Avec du pâté, du saucisson et du fromage, car il faut bien se reconstituer.
  • Avec votre père ou votre fils pour des instants de transmissions père-fils inoubliables.
  • Avec votre mère ou votre fille, c’est moins courant mais ça marche quand même. #NonGenré #Inclusif

 

Meilleure activité post-cuite : regarder les championnats du monde de bucheronnâge

 

Les conditions non-recommandées :

  • Dans le parc municipal.
  • Dans un site classé Natura 2000
  • Au fin fond de la forêt, loin de tout chemin carrossable. Le bois ça pèse un âne mort et bon courage pour le trimballer à dos d’homme à travers les ronces.
  • Dans le jardin du voisin

 

Ce qu’il faut en retenir :

  • On déconne, mais c’est une activité dangereuse. Soyez au moins deux pour appeler les secours au cas où et portez des chaussures de sécurité, un pantalon anti-coupures, un casque, des protections auditives et des lunettes.
  • « Le bois chauffe deux fois, quand on le coupe et quand on le brûle » disent les papys. En vrai le bois chauffe dix fois. Quand on le coupe, quand on transporte les billions, quand on recoupe les billions, quand on le fend, quand on l’empile pour le sécher, quand on refait la pile qui s’est effondrée, quand on le met dans une remorque, quand on décharge la remorque, quand on l’empile pour le stocker, quand on va le chercher en hiver pour alimenter le feu. Bref, tout ça est très fatigant.

 

Si vous avez aimé bûcheronner vous aimerez :

  • L’odeur de l’essence pour moteur deux temps et des copeaux, le matin.
  • Le jardinage
  • Le feu de bois
  • Le scoutisme
  • Les chemises à carreaux canadiennes
  • Déneiger
  • Les rendez-vous chez le kiné
  • L’homme et le bois de Lars Mytting, un bouquin norvégien sur le sujet.

 

Thor : le remake corrézien peine à convaincre

 

4 réflexions au sujet de « Choix de vie – Faire son bois de chauffage »

  1. Super article ! malgrés le manque de références ovale 😉 je me régale de vous lire si vous voulez faire un article sur la création d une vinaigrerie bio aux alentours de Montpellier (rapport avec la cuisine ) vous pouvez vous rendre d ici 1 semaine ou 2 sur le site MiiMOSA projet : VINAIGRERIE BIO Bougre d Âne ! Au plaisir de vous relire …

  2. « Avec un bon copain, pour partager entre hommes une activité saine et virile. »
    Enfin bon ça peut déraper. Dans Broke Back Mountain on a vu de quel bois ils se chauffaient: un, un peuplier et l’autre qui faisait le bouleau.

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