Vous l’attendiez avec impatience, voici la suite des aventures de James, qui repart en mission en Russie. Pour ceux qui auraient raté le début, c’est par là.
26 octobre 1949, 23h42
Je viens de passer la soirée avec mon frère, sa nulle de femme et ses cinq marmots. Je ne comprends pas ce qu’il peut trouver dans la vie de famille. On a eu droit au récital de piano du 3ème, c’était AFFREUX. Pire que la fois où on m’avait torturé en m’arrachant les poils des couilles. J’ai eu envie de tout dézinguer là-dedans, et puis je me suis retenu. Déjà mon frère n’aurait pas aimé, et le psy du MI6 m’aurait encore dit que j’ai des tendances violentes à réfréner.
27 octobre 1949, 11h11
Wouhou je viens d’être convoqué au QG, je crois que je vais repartir en mission !
17h24
C’est confirmé. Je décolle ce soir pour la Russie, vol en première classe. On m’a donné mon identité secrète. Je vais être M. Bond, importateur de caviar en Angleterre. Je ne comprends pas trop pourquoi ils me donnent toujours des métiers de couverture sans changer mon nom, mais je suis les ordres. Et puis j’adore me présenter : « Bond. James Bond ». J’ai bien fait de demander à changer de nom à mes dix-huit ans, parce que James Sweetcock c’était pas facile à porter. Les « BITE SUCREE ! BITE SUCREE ! » du collège raisonnent encore dans mes oreilles. Brrrr.
Bon j’ai rendez-vous avec Q dans une heure pour récupérer mes gadgets trop cool et ma super bagnole.
28 octobre 1949, 12h44
Je viens d’arriver à mon hôtel à Moscou. Le trajet s’est bien passé. Ça a un peu secoué, mais ça ne m’a pas fait peur. Rien ne me fait peur, toute façon, à part les colères de Maman. Ma voisine en revanche, était terrifiée… Une belle américaine aux boucles rousses. Du coup je l’ai accompagnée aux toilettes et je l’ai aidée à oublier son anxiété, la meilleure façon de commencer une mission.
Bon mon hôtel est pas top top. Je suis supposé être un riche importateur de caviar, après tout ! Mais ces enfoirés de communistes, ils ont réussi à tout bousiller avec leurs histoires d’égalité pour tout le monde. C’est le plus bel hôtel de la ville, prévu spécifiquement pour les étrangers de passage, et impossible d’y trouver du bon whisky. Scandale.
Je vais me préparer : ce soir je dois aller à un gala du parti en l’honneur de l’anniversaire des révolutions d’octobre.
18h34
Non de non, je vais être en retard ! La magnifique Buick de Q est tombée en panne, et à la place le garagiste m’a refilé une Coccinelle rouillée. Il va en avoir de l’allure, l’importateur de caviar ! Pff elle a l’air moisie cette mission.
20h12
Bien arrivé à la soirée, j’ai fait comme si de rien avec la pauvre Coccinelle et personne ne m’a fait de remarque. Là c’est le cocktail. J’adore ces ambiances de début de missions, j’ai des frissons dans le dos et des picotis dans le ventre. J’ai la classe, je le sais. Bon il faut que je me concentre, apparemment un génie diabolique essaie de traiter avec les Ruskov pour récupérer la bombe atomique et faire sauter les Yankees.
21h14
Oh tiens, la rousse que j’ai ramonée dans l’avion est là. Ça ne m’étonne pas, ce gala réunit tout le gratin moscovite. Ha, c’est rigolo comme expression, gratin moscovite !
21h44
On aura beau dire tout ce qu’on veut, Staline il a la classe et il parle bien. Sauf quand il évoque Lénine, là c’est un peu la loose.
21h54
J’avance. Tel un caméléon, je me suis fondu dans la masse et ai pu discuter avec pas mal de personnes. J’ai bu quelques martinis aussi, sont pas foutus de les faire correctement. Je crois que je me rapproche de la piste du fou qui veut tuer les Américains.
29 octobre 1949, 04h32
Mal de crâne.
A la fin de la soirée, sentant que je ne pourrai pas tirer plus d’informations que ce que j’avais déjà, j’ai décidé de retrouver la rouquine, Kelly, pour un peu de bon temps. On est allés sur une terrasse et huit malabars me sont tombés dessus. Je me suis battu héroïquement. J’en ai assommé trois (le kung fu c’est super), et j’ai essayé de me débarrasser du quatrième avec le laser de la mort que Q avait mis dans ma montre. Ben ça a encore merdé. Q a de bonnes idées, mais en termes de finitions c’est pas toujours ça. Genre là, je crois qu’il a foiré une de ses soudures, et au lieu d’aller aveugler le méchant, ça m’a cramé la main. Je n’ai pas eu mal mais ça m’a surpris, et la seconde d’inattention a suffi pour qu’un des connards m’assomme.
Je viens de me réveiller. Je suis dans une cellule avec… Joseph Staline, oui, le leader suprême des rouges. Comment est-ce que ça a pu arriver ?
Il dort là. J’ai réussi à détacher mes mains, et comme je ne sais pas trop quoi faire j’ai décidé d’écrire un peu.
Ça sent pas bon en tout cas. Autant lui ils ne vont pas lui faire de mal je pense, vu que c’est un otage de valeur, autant ils vont p’tet me torturer/tuer. Faut que je trouve une solution pour sortir. Enfin je ne pourrai rien faire tant que l’autre moustachu dort…
On est plus proche d’une aventure de Johnny English que de James Bond et c’est pas plus mal.