Ciné Club Sandwich — Ad Astra

AD ASTRA de James Gray (2019)

 

Notation :

Elon Musklé : + + +

Vers l’infini et au delà : + + + + +

Daddy issues : + + + +

Vaisseaux qui font piou-piou : – – – –

 

« Papa, quand est-ce qu’on arriiiiiiiiiive ? »

 

De quoi ça parle :

En plus de ressembler comme deux gouttes d’eau à Brad Pitt, Roy McBride (Brad Pitt) a le malheur d’être un astronaute brillant au sang froid inégalé. Alors que tous ces défauts justifient bien le fait d’être aussi aimable qu’un boulon de 18mm, le destin décide de s’acharner sur ce pauvre Roy en lui faisant traverser une épreuve supplémentaire.

En effet, on lui annonce que son père Clifford McBride (Tommy Lee-Jones), qu’on croyait disparu dans une mission spatiale près de Neptune 16 ans plus tôt, est non seulement vivant, mais en plus en train de faire de la merde au point de menacer la Terre pourtant située à 3 milliards de km de lui.

Roy est donc charger d’entrer un contact avec lui afin de sauver le monde.

 

Moi quelques minutes après avoir couru 200 mètres pour avoir mon bus.

 

Les points forts :

  • C’est vraiment très très beau. Si 90% des personnes n’y crevaient pas dans le film, ça donnerait presque envie d’aller dans l’espace.
  • Brad Pitt, plus sexy que jamais quand il prend des airs profonds et torturés devant de sublimes ciels étoilés (qui ressemblent parfois des écrans de veille Windows XP).
  • Une course de kart sur la lune plutôt marrante. Par contre le raccourci pris par Brad Pitt à la fin est complètement cheaté. Même celui de la course arc-en-ciel dans Mario Kart est moins casse-gueule.
  • Tommy Lee Jones, crédible dans le rôle d’un vieux mec qui n’en a plus rien à branler.
  • Liv Tyler, touchante et crédible à chacune de ses répliques.
  • Six ans après World War Z, Brad Pitt et Ruth Negga sont de nouveau réunis. Et finalement, leurs chances de survies étaient plus élevées dans World War Z
  • Encore deux ou trois films dans le même style et on pourra définitivement considérer l’avénement d’un nouveau genre de cinéma, le « On en a fait un film parce que ça coutait trop cher d’en faire une attraction au Futuroscope ».   
  • La fin qui ne sera pas sans rappeler celle de Vertical Limit aux plus fins cinéphiles.
  • Ok, on a mis beaucoup plus de trucs dans les points faibles que dans les points forts mais en vrai on a bien aimé.

 

Ton père, que tu n’as pas vu depuis 15 ans mais qui n’a pas oublié la fois où t’as oublié d’éteindre
la lumière dans le couloir avant de fermer la maison. 

 

Les points faibles :

  • Si vous venez en tant que fan de science fiction, vous allez être déçu, cet aspect là est peu approfondi, le film se concentrant surtout sur la quête du héros et sa relation avec son père. À quelques détails près on aurait pu faire le même film en remplaçant l’espace par la mer et les fusées par des pédalos. En plus admettez que ça aurait coûté moins cher en effets spéciaux.
  • Ayant arrêté la physique en 1ère alors que je plafonnais à 6 de moyenne, le jargon du film m’a parfois fait me sentir très con.
  • Sans exiger une succession de scènes relues et validées par toute la communauté scientifique, à certains moments, le scénario est un peu absurde. Surtout quand tu prends le parti d’un traitement esthétique réaliste et que tu situes l’action dans un futur proche. Parce que le mec qui infiltre une fusée par les réacteurs en plein décollage, même Tom Cruise aurait trouvé ça abusé. Et ne parlons pas de la séquence homme-canon de la fin. 
  • Si le voyage contemplatif est agréable, certaines péripéties semblent un peu tomber de nulle part pour réveiller le spectateur qui est venu pour la gueule de Brad Pitt et qui s’attendait à voir un blockbuster.
  • La voix off est dispensable, Brad prend un air profond et torturé pour sortir des tirades philosophiques de pas très haut niveau, on frôle la pub pour un parfum avec Johnny Depp.
  • Donald Sutherland accompagne le héros pendant 30 minutes avant de se dire « bah ! en fait je suis trop vieux, continue seul ». Merci d’être passé.
  • C’est pas très sympa de la part de Brad de voler le créneau de Ryan Gosling en jouant exactement comme lui dans Drive, First Man, Blade Runner 2049 et à peu près tous ses films.
  • Pire que les personnes qui polluent en jetant leurs clopes par terre, celles qui polluent en jetant des cadavres dans l’espace.
  • Après Donald Trump et les tornades, on notera que les Américains ont un peu tendance à vouloir faire péter des bombes atomiques dans tous les trucs qui posent problème.
  • Après First Man, encore un film qui fait passer les astronautes pour des connards froids et égocentriques. S’il n’y en avait pas que 12 sur Terre, on aurait déjà vu fleurir les pétitions et les hashtags #NotAllAstronautes.
  • Les gens qui vont se lancer dans des grandes comparaisons avec 2001, l’Odyssée de l’Espace. Ou Interstellar. Ou Space Jam.
  • D’ailleurs, plus qu’à Interstellar, la trame du film rappelle surtout Apocalypse Now (ou le roman de Conrad qui l’a inspiré). Pour le coup James Gray se fait pas trop chier parce que son précédent film (Lost city of Z) racontait plus ou moins la même chose.
  • Ce film donne une mauvaise image des singes, ce qui est tout bonnement intolérable pour n’importe quelle personne saine d’esprit et qui sait donc que le singe est le meilleur animal sur terre.

 

Ça leur aurait arraché la gueule aux ingénieurs, de rajouter deux petits rétroviseurs de chaque côté ?

 

Le saviez-vous :

  • Malgré le dézonage, votre pass Navigo ne vous permettra de faire le même itinéraire que Brad Pitt.
  • La fin du film a été imposée par la Fox. Sinon James Gray filmait l’intégralité du voyage de retour dans un long plan séquence où Brad Pitt réussissait à tenir 3h28 sans cligner des yeux.
  • Personne n’a trouvé des traces d’intelligence à l’autre bout de la galaxie, mais personne n’en a trouvé non plus sur NRJ12.

 

Les conditions idéales pour voir ce film :

Sur une autre planète.

 

« Putain de Macron avec sa réforme des retraites à la con… Je devrais être devant le dernier épisode de Rex. »

 

Ce qu’il faut en retenir : 

L’espace, c’est grand.

 

Si vous avez aimé ce film, vous aimerez aussi :

  • Sunshine de Danny Boyle, qui partage certaines qualités de ce film (c’est beau) et certains défauts (des séquences d’action/suspense qu’on comprend pas pourquoi elles sont là).
  • Contrôler votre pouls.
  • Ne pas avoir le vertige.
  • Voyager seul.

 

Quand tu rentres complètement bourré à 5h du mat’ et que tu habites au cinquième sans ascenseur : allégorie. 

2 réflexions au sujet de « Ciné Club Sandwich — Ad Astra »

  1. Moi j’ai aimé la voix off, ça donnait l’impression d’être enfermé dans la boite crânienne de cet astronaute lui-même enfermé dans des vaisseaux exigus pour aller aux confins de la galaxie à la recherche de son père manquant, de partager ainsi un peu sa claustrophobie malgré l’espace infini et son mal être alors qu’il a tout pour être heureux sur Terre.
    Brad pique le créneau de Ryan avec talent. La scène où il envoie un message à destination de son père en suivant ses sentiments plutôt que le texte qu’on lui a écrit contient autant d’émotions que la quasi totalité des prestations de Gosling réunies(en exagérant un petit peu).
    Bon après, c’est vrai que l’entrée dans la fusée par le réacteur en plein décollage serait mieux passée dans un Avengers. Et puis, je veux bien que le père de l’astronaute soit devenu fou, misanthrope mais de là à vouloir détruire l’humanité(et à en avoir les moyens en plus!). Mais bon tout ça ne m’a gêné qu’après coup parce que James Gray a un sacré talent.
    Si vous avez aimé ce film, vous aimerez aussi peut-être un des fondements de la psychanalyse: « tuer le père » pour devenir un homme.

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