Un film de James Gunn (2021)
« Rien de tel qu’un bain de sang pour commencer la journée ! »
Notation :
Bazooka : +
Javelot : ++
Rat mignon : +++
Requin qui parle : ++++
Violence gratuite contre les oiseaux : +++
Violence gratuite contre les humains : ++++++++
De quoi ça parle ?
The Suicide Squad vous propose de suivre les aventures d’Harley Quinn et d’une bande de méchants de second rang dont vous n’avez probablement jamais entendu parler, sauf si vous lisez d’obscurs comics books des années 60, et personne ici ne viendra vous juger ou tirer des conclusions sur votre vie sexuelle.
Le pitch est simplissime : Amanda Waller, qui travaille pour le gouvernement américain et qui a l’air très méchante, propose à notre bande de cassos une petite remise de peine (#TaubiraDémission) à condition qu’ils acceptent d’aller remplir une mission top secrète au Corto Maltese, une île d’Amérique du Sud où l’instabilité politique règne.
Mais évidemment, tout va très vite se compliquer, et des tas de gens vont mourir très rapidement, presque aussi vite que vos espoirs de voir un bon film quand vous êtes allé voir Suicide Squad en 2016.
À ce sujet, on vous rassure de suite : celui-là est vachement mieux.
Les points forts de The Suicide Squad :
– Un film qui commence par les mots « Hello, my name is Johnny Cash » ne peut pas être totalement mauvais.
– C’est bête et méchant, violent, rythmé, spectaculaire et marrant. Bref, c’est le film qu’on aurait aimé voir il y a 5 ans.
– On retrouve la patte James Gunn : le gars fait tourner son Ipod pendant tout le film, il y a des marginaux pour personnages principaux, des bonnes punchlines, des gros mots et des blagues de bites. Mais le tout est assez bien dosé pour ne pas tomber dans Zone Deadpool du « hey regardez comme c’est cool, meta et edgy » qui finit par être plus lourdingue qu’autre chose.
– On nous avait promis un film avec des gros maichants et cette fois c’est vrai : tous les protagonistes sont au mieux des enflures, au pire des psychopathes. Mais ils sont suffisamment bien écrits pour que certains deviennent attachants malgré tout. A tel point que quand certains se font buter (là aussi, la promesse est tenue) on est un peu tristes.
– Le casting est impressionnant et tout le monde a l’occasion de briller : Margot Robbie a enfin quelques trucs à jouer (le personnage d’Harley Quinn trouvant sans doute sa meilleure utilisation ici). Mention spéciale aussi pour John Cena, qui utilise son physique de GI Joe humanoïde et son sens de l’auto-dérision pour interpréter une sorte de Captain America terminé à la pisse, aussi bien capable d’être hilarant que flippant.
– Idris Elba dans un bon film. On n’y croyait plus depuis Pacific Rim.
– Si le pitch de départ est simpliste, le film ne manque pas de rebondissements et de passages surprenants. On pense à une longue séquence dédiée à Harley Quinn qui dénote totalement avec le reste du film, ou à la fin qui flirte avec l’horreur et le bon gros film de monstre.
– Les scènes d’action sont assez réussies et même assez créatives pour nous offrir des massacres bien jouissifs.
– Sans aller jusqu’à affirmer qu’il y a un propos politique derrière le film, il y a tout de même une petite pointe de satire de l’impérialisme américain, ce qui est inattendu dans ce genre de film.
– Le film n’a quasiment aucun lien avec le reste de la production DC (ici pas de références au Joker ou au futur film mettant en scène Batman) et c’est tant mieux parce que ça commence à nous casser les couilles les univers étendus où chaque film est la bande annonce d’un futur film qu’on a pas envie de voir.
Les points faibles de The Suicide Squad :
– Quelques vannes qui tombent plus à plat que d’autres. Si vous n’êtes pas complètement bilingue, certains sous-titres à coté de la plaque n’aideront pas.
– Les âmes sensibles seront peut-être dérangées par le côté excessivement gore, même si on reste la plupart du temps dans une violence cartoonesque pas profondément dérangeante.
– On aurait aimé voir la belette directement recrutée à la colline du crack un peu plus longtemps.
– « Chapitrer » explicitement son film a l’air à la mode (récemment Guy Ritchie l’a fait aussi dans Un homme en colère) et même si ça permet des petits effets visuels sympas, on ne sait pas trop si c’est bien indispensable. Si ?
– Le personnage du scientifique aurait pu être un peu plus développé. Ne serait-ce que pour expliquer en quelques phrases ce qui l’a poussé à se greffer des ampoules halogènes sur le crâne.
– L’étoile de mer géante qu’on croirait sortie de Bob L’Éponge ou Futurama a le mérite d’être en accord avec le côté WTF du film, mais par contre au niveau des enjeux, c’est forcément limité pour le rôle de super-méchante.
Le saviez-vous ?
– Le premier Suicide Squad est disponible sur Netflix et il n’est absolument pas nécessaire de le revoir pour comprendre cette suite. De manière générale, l’existence de ce film n’était pas nécessaire.
– Le personnage de Peacemaker aura bientôt le droit à sa mini-série diffusée sur HBO max. Pourquoi pas ? On ne va pas refuser un peu plus de John Cena.
– Juan Diego Botto, qui interprète le dictateur Silvio Luna, jouait le jeune Felipe dans la série des années 90 Les nouvelles aventures de Zorro. Vous n’en avez probablement rien à foutre mais moi j’ai lâché un petit « ah, c’est marrant ! » en découvrant cette info.
– Taïka Waititi fait également une brève apparition, ça ne lui suffisait pas de prendre tout l’argent de Disney et Marvel visiblement.
– Les plus attentifs auront reconnu David Dastmalchian (Polka Dot Man), qui jouait le mec qui tire sur le commissaire Gordon dans The Dark Knight. Où il interprétait déjà un personnage (légèrement) perturbé.
– Ok, le dictateur sud-américain est prêt à tuer les journalistes et les opposants politiques, mais il n’impose pas un pass sanitaire lui !!!!
Les conditions idéales pour voir ce film :
Dans un cinéma à Paris. En ressortant, vous verrez peut-être les rongeurs d’un autre œil.
(Au fait, vous savez qu’on a fait un tuto sur le sujet ?)
Ce qu’il faut en retenir :
Tout est toujours mieux sans Will Smith.
Si vous avez aime The Suicide Squad, vous aimerez aussi :
– Appeler votre enfant Milton.
– Vous méfier des beaux dictateurs latinos
– Penser à votre maman pour vous motiver
– Les étoiles de mer
Une réflexion au sujet de « Ciné Club Sandwich – The Suicide Squad »