de Prashanth Neel (2024)
« C’était un couteau en plastique !’
Notation :
Coups de poings : ++++++++++++++++++++++++++
Coups de hache : ++++++++++++++++
Coups de clé de 58 : ++++
Coups de javelot sacrificiel : 1, mais alors il fait beaucoup bobo celui-là
De quoi ça parle ?
Excellente question !
Alors euh, y’a deux gamins, et ils se protègent l’un autre, et puis l’un des deux déménage, et puis 30 ans plus tard, une fille qu’on ne connaît pas prend l’avion, se fait enlever, et on va passer un premier quart du film à revoir les gamins qui ont grandi, un second quart à se demander où est le rapport avec la fille, et le reste à faire « WOOHOOOHOOOH LA BAGARRE » tout en admettant volontiers qu’on n’a pas tout suivi.
Les points forts :
- Qu’il s’agisse de l’attention portée à l’architecture des plans, de la lumière, des couleurs, des costumes et de la création du monde de Khansaar (cité dystopico-tentaculaire faite de quartiers possédant tous leur identité visuelle), y’a eu du boulot.
- Esthétiquement, c’est splendide. Un mélange de beauté visuelle et de violence décomplexée qui ferait rêver tous les Zach Snyder et même les George Miller de ce monde tout en leur collant une grosse droite dans le pif.
- Dans le rôle (principal) de Deva, on retrouve un peu le Prabhas de La Légende de Baahubali, celui qui hypnotise la caméra en la forçant à tourner au ralenti pour apprécier sa beauté.
- On peut presque s’identifier à tous les personnages principaux. La maman qui veut plus que tout protéger son fils, les deux enfants dont l’amitié est aussi intense que leur chagrin quand la vie les sépare, le chef de service qui est toujours à la bourre les jours où il se passe un truc important, la future victime qui se débat en appelant à l’aide une foule qui reste les bras croisés…
Et surtout, SURTOUT, la fille à qui quelqu’un passe la moitié du film à raconter une histoire à laquelle elle ne capte rien.
Les points faibles :
- Prabhas n’a quand même pas grand chose à jouer. De là à supposer qu’il a tourné 80% de ses scènes tout seul devant un écran vert et une machine à vent…
- On avait pris l’habitude de repérer les méchants de blockbusters indiens au fait qu’ils clopent, qu’ils picolent ou qu’ils sont encore plus beaux que le héros. Là, c’est plus subtil : ils sont simplement moches.
- On reconnaît distinctement les images de villes réelles comme Rome, Istanbul ou Paris, un peu maquillées pour représenter les quartiers de la capitale fictive. Mais on leur en veut pas. Presque pas. Une petite effigie de Valérie Pécresse sur les représentations de démons n’aurait pas été de trop.
- Le film est parfois monté comme une très très très longue bande-annonce pour la partie deux. Qui n’a absolument pas de date de sortie. Entre les deux volets de KGF, il y a eu 4 ans, et personne ne veut attendre aussi longtemps pour enfin piger l’histoire.
Le saviez-vous ?
- On se répète, mais dans un bon blockbuster indien, il y a TOUT. Ici, on a de l’action, de l’amitié, du respect filial, 3 milices russes différentes, des serments, des armes lourdes, des hackeurs, des machettes, un système féodal, des gros tracteurs, une mine de charbon, des bombes commandées par un téléphone type 3310 et même des zombies.
- Quand on dit qu’il y a tout : un personnage est même surnommé Hitler, mais c’est pas ce que vous croyez.
- Visiblement, il existe une appli de type « UberWar » pour commander son armée privée livrée chez soi. Une troupe de miliciens serbes ou trois types de soldats russes si vous êtes un méchant, un groupe de combattants ukrainiens si vous êtes gentil.
- Le réalisme obsède l’équipe du film, à tel point que la procédure destinée à provoquer un cessez-le-feu est calquée sur celle du conseil de sécurité de l’ONU. Ça prend longtemps, on se tape des discours de gens qu’on connaît pas, certains votes comptent davantage que d’autres, et il faut toujours qu’un seul mec en empêche la signature.
Ce qu’il faut en retenir :
Avec le recul, on se demande si toute la première partie du film a un seul rapport avec la deuxième :
Ça fait 1h30 de bande annonce, mais pour un film qui est pas celui que tu vas voir après.
Étrange concept, merci le cinéma indien de toujours surprendre.
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