Coincoin et les Z’inhumains de Bruno Dumont

Citation :

« C’est l’apocalyssse »

 

Notation :

  • Paysages des Hauts-de-France : +++++
  • Scénario lynchien dans une série qui passe en prime time à la télé française : +++++++++++
  • Lecture de l’histoire au troisième degré qui permet de se sentir supérieur : ++++++++
  • Acteurs chômeurs de longue durée qui ont traversé la rue et retrouvé un job : +++
  • Soundtrack assurée par la fanfare locale : ++
  • Hommage à Alien et à Groland : ++++

 

Qui peut s’asseoir à la table de cet acteur et lui dire : « je suis plus charismatique que toi » ?

Le synopsis :

Quatre ans après, P’tit Quinquin (Alane Delhaye) est de retour. Le gamin a bien grandi depuis ses aventures de la saison 1 qui l’embarquaient sur les traces d’un tueur en série sévissant dans le Boulonnais. Désormais appelé Coincoin, l’adolescent nordiste connaît ses premiers émois amoureux et intègre même le service d’ordre du parti d’extrême droite local (faut bien s’occuper). Dans cette histoire, il n’est pas question de meurtres mais de la découverte d’un magma extraterrestre vivant. De quoi mobiliser une nouvelle fois le du duo policier le plus décalé de France (la lutte est rude sur ce créneau avec Les Chevaliers du Fiel). Le commandant Van der Weyden (Bernard Pruvost) et le lieutenant Rudy Carpentier (Philippe Jore) vont avoir fort à faire mais on peut compter sur leur sérieux et leur professionnalisme pour mener une nouvelle fois l’enquête à son terme.

 

Points forts :

  • L’humour burlesque est plus que jamais de la partie.
  • Un acteur principal qui vient de passer le bac de Français et joue mieux que 99 % des artistes de notre pays.
  • L’histoire emprunte cette fois le chemin de la science-fiction, et le tout vire rapidement à la farce avec la présence à l’écran de formes visqueuses extraterrestres invasives ou de policiers xénophobes, autant d’éléments qui n’existent pas dans le monde réel.
  • L’air de rien, le suspense est là et certains cliffhangers rivalisent même en matière de filsdeputerie avec les plus grandes productions américaines.
  •  Une fiction qui se passe dans le Nord sans Dany Boon ni Kad Merad.

Points faibles :

  • On découvre effaré que le commandant Van der Weyden que l’on aimait d’amour est un gros beauf raciste et misogyne tout droit sorti d’une émission de Pascal Praud.
  • Si Coincoin a clairement gagné en maturité, les deux flics en font parfois un peu trop sans être forcément toujours drôles.
  •  Le scénario tient un peu moins la distance aussi.

Le saviez-vous ?

  • Alane Delhaye alias Coincoin n’ambitionnait pas du tout de devenir acteur. Alors qu’il accompagnait tranquilou un pote sur le casting, il a tapé dans l’œil de Bruno Dumont : « Sa petit bouille attachante correspondait bien au personnage de chenapan espiègle de mon histoire ». L’utilisation des termes « chenapan espiègle » étant prohibé depuis fort longtemps en France, on tient enfin la preuve que Bruno Dumont ne vit pas sur la même planète que nous.
  • Télérama a parlé de la série : «Pour le retour de ses personnages tout droit sortis du pinceau de Brueghel, Bruno Dumont a décidé d’ajouter du mystère à l’étrangeté de leurs existences. Faut-il croire à une dose additionnelle de fantaisie, un supplément de burlesque, ou examiner courageusement la question que pose, faussement innocent, le réalisateur ? Car, l’air de rien, Dumont nous oblige à nous interroger sur la menace, réelle ou supposée, que représente cette exotique invasion noire. » Une bonne nouvelle pour les acteurs qui seront ravis d’apprendre que l’on parle d’eux, même si comme d’hab, on n’a pas très bien compris ce que ça voulait dire.

 

– C’est la bête humaine Carpentier
– C’est du Zola, mon commandant.

 

Les conditions idéales pour regarder la série :

Pour une fois qu’on n’a pas à risquer la vie de son ordinateur en traînant sur un site de streaming moldave, on peut la regarder directement sur Arte, ou en replay sur le site de la chaîne.

 

Vous aimerez aussi :

  • La saison 1 de P’tit Quinquin.
  • Les personnages troublants et les paysages envoutant de Twin Peaks.
  • L’ambiance de Groland.
  • Les autres films de Bruno Dumont : La vie de Jésus et Hors Satan notamment.
  • Ce clip publicitaire de Bernard Pruvost (donnez vite un Oscar à cet homme).

 

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