De Chris Williams II (2022)
(Disponible sur Netflix)
Que votre vie soit belle, et votre mort, encore plus.
Notation :
Mal de mer : + + +
Souquez les artimuses : + + + +
Nager jusqu’à la bouée : – – – –
De quoi ça parle :
Dans un monde où des immenses créatures parcourent les océans et font des parties de batailles navales avec les bateaux qui passent, un royaume rémunère des pirates pour les traquer et les tuer. Le plus connu d’entre eux est le Capitaine Crow, qui dirige l’Inévitable. À ses côtés se trouve Jacob Holland, qu’il a élevé comme son fils et qui est un peu le Messi des chasseurs de monstre.
Alors que l’Inévitable se lance à la poursuite de la terrible et insaisissable « tourmente rouge », une jeune fan nommée Maisie s’incruste sur le bateau. Malgré lui, Jacob va alors se retrouver embarqué dans des aventures qui vont lui faire voir le monde sous un autre jour. Et si vous pensez deviner ce qu’on implique par là, et bien vous avez sans doute complètement raison.
Les points forts :
Un film avec des pirates est forcément cool. Ok sauf les derniers Pirate des Caraïbes.
Du grand spectacle et quelques bonnes scènes d’action, notamment au début quand le personnage de Jacob Holland montre tout son talent et prouve qu’il pourrait gagner Ninja Warriors, Koh Lanta et Takeshi’s Castle (la même année).
Si vous êtes en manque de Karl Urban depuis le dernier épisode de The Boys et que l’attente jusqu’à la prochaine saison vous parait extrêmement longue, sachez que c’est lui qui double le personnage principal. Ne vous attendez néanmoins pas au même niveau de punchlines.
Le film coche sagement les cases de tous les films d’animation de ces dernières années : c’est plutôt marrant, il y a une morale sur la tolérance et la paix dans le monde et une petite créature mignonne et rigolote qui rendra fou les enfants. À noter qu’on échappe quand même aux chansons débiles (qui, elles, rendent fous les parents).
La capitale du royaume a l’air magnifique. Malheureusement, seules deux scènes s’y déroulent. Si vous êtes en quête de créativité architecturale ou d’une ville dont le PIB ferait passer Bordeaux pour la Seine St Denis, vous pouvez regarder Arcane, la haute ville de Piltover étant un peu dans le même style. Sinon, vous pouvez vous même construire votre cité en bord de mer sur Townscaper (attention, c’est très chronophage).
Les points faibles :
C’est pas pour le plaisir de taper sur Netflix, mais c’est typiquement le genre de film qu’on aurait aimé voir sur grand écran.
Contrairement à la météo marine, ici, tout est malheureusement assez prévisible. Vous verrez donc sans doute venir la plupart des rebondissements d’assez loin.
Les personnages ont exactement la même tête que dans 90% des films d’animation sortis ces cinq dernières années. Plus les films passent, plus on a l’impression que les graphistes changent juste les coupes de cheveux en se disant qu’on ne remarquera rien.
Après un départ canon, le rythme retombe un peu et même les scènes d’actions suivantes n’ont pas le même souffle, ce qui crée inévitablement quelques longueurs.
D’ailleurs, le thème du film comme les premières scènes qui témoignent d’une certaine violence auraient pu laisser espérer une dimension un peu plus sombre et « réaliste ». Mais non, rassurez-vous, les marins se battent contre des monstres de plusieurs dizaines de mètres, des bateaux sont détruits mais personne n’a jamais l’air de vraiment mourir. On attend toujours le prochain film d’animation qui osera traumatiser toute une génération d’enfants.
C’est un film avec des pirates mais il n’y a ni perroquet, ni singe à bord du navire. Et les marins n’ont pas l’air ivres.
Le saviez-vous ?
Ne confondez pas Le monstre des Mers avec Percy Jackson : la mer des Monstres. Sauf si vous aimez vraiment vous faire du mal.
Le réalisateur est le même que les films d’animation Volt et Les Nouveaux Héros. Que la plupart des gens ont déjà complètement oubliés (pourtant le deuxième était pas si mal).
Les conditions idéales pour regarder « Le Monstre des mers » :
Sur votre ferry, en pleine mer, avec un sac à vomi et un k-way.
Ce qu’il faut en retenir :
Même les héros se trompent parfois. C’est d’ailleurs sans doute pour ça que The Rock a accepté de tourner dans Red Notice.
Si vous avez aimé ce film, vous aimerez aussi :
Sinbad, la légende des sept mers, dessin animé des années 2000 injustement sous-côté.
La trilogie Dragons, qui a de toute évidence beaucoup inspiré les scénaristes du Monstre des Mers.
Moby Dick et Pinocchio qui ont sans doute pas mal inspiré les scénaristes également.
The Pirates : A nous le trésor royal !, un film de pirate coréen disponible sur Netflix.
Quelques autres oeuvres d’animation Netflix plutôt réussies, comme Les Mitchell contre les Machines ou Klaus.
Vous construire un radeau et pêcher des silures dans la Seine.
Vous retrouver face à un grand requin blanc et dire « Mais non, arrêtez d’avoir peur, il est super gentil ! ».
Apprendre à marcher avec une jambe en bois après avoir perdu la votre, dévorée par un requin qui n’était finalement pas si gentil que ça.
Écouter des compilations de chants de marins sur Youtube.
Crédits photo : Netflix.
Une réflexion au sujet de « Ciné Club Sandwich – Le monstre des mers »