Venom, de Ruben Fleischer (2018)
La citation :
« Lui aussi, il l’a eu dans le cul ! »
(Tom Hardy, s’adressant peut-être au spectateur qui a payé 12 euros pour ça)
Notations :
Erika : + + + +
Tom Hardy dans le rôle de Tom Hardy : +++++
Cette machine dans ma têêêêête : + + + + +
On a voulu faire comme Deadpool mais c’est un peu raté : ++++++
Qu’est-ce que ça raconte ?
Eddie Brock (Tom Hardy) est un journaliste d’investigation à San Francisco. Mais pas le genre Fabrice Arfi, qui met des chemises et fait des enquêtes au long cours sur Mediapart. Eddie est plutôt une sorte d’Hugo Clément qui ne prendrait jamais de douches : il aime bien se mettre en avant, avoir l’air cool et montrer ses bracelets et ses tatouages de kéké.
Un beau jour, notre intrépide reporter obtient des informations compromettante sur les activités Carlon Drake (Riz Ahmed), un pseudo-Elon Musk en encore plus méchant (forcément, il a une tête d’arabe). Après une interview musclée en mode Élise Lucet, Eddie se fait virer comme une merde par son patron, car fuck l’indépendance du journalisme. Au passage, il se fait aussi larguer par sa meuf (Michelle Williams) qui lui reproche d’avoir tenté de dénoncer les activités meurtrières de ce milliardaire manifestement psychopathe sur les bords. Et malgré ça, c’est lui qui culpabilise et qui nous est présenté comme un gros loser.
Voilà, ça c’est pour les 40 premières minutes du film et c’est franchement un peu long. Dos au mur, Eddie décide de se rependre en mains et d’enquêter de plus près sur Carlton Drake. Il se retrouve dans son laboratoire, dans lequel il est vraiment très facile de pénétrer, et rentre alors en contact avec un mystérieux symbiote d’origine extra-terrestre (un peu comme Flubber, mais en noir) nommé Venom (Tom Hardy bourré). La suite ne va pas vous surprendre, mais elle a de bonnes chances de vous consterner.
Quand le livreur de pizza arrive avec 30 minutes de retard.
Les points forts :
- C’est le film qui nous permet de nous rendre compte que Christopher Nolan est un excellent directeur d’acteur, parce que Tom Hardy en roue libre c’est juste Gerard Butler qui marmonne avec un accent bizarre.
- Si tout se passe bien, ce film sera une mine d’or pour les meme et les GIFs sur internet.
- Les symbiotes ont tous une personnalité différente et des noms de strip-teaseuses comme Venom, Riot ou Carnage.
- Après le générique, on a le droit à un extrait de Spider-Man : Into the Spider-verse. En 4 minutes, on peut y voir plus d’idées de réalisation et d’humour qui fonctionne que dans tout Venom.
- Topher Grace n’était peut-être pas si mauvais que ça dans Spider-Man 3.
Les points faibles :
- Le chat d’Eddie et Ann est probablement le meilleur acteur du film, et pourtant, même lui n’est pas au top
- On a toujours pas compris pourquoi Eddie Brock est censé être un anti-héros comme nous le vend la promo du film. Le seul truc de mal qu’il fait, c’est boire des bières tout seul dans son appart. Et si c’est ça être un anti-héros, alors on est tous des anti-héros à la rédaction de l’Arrière Cuisine.
- Venom qui passe de « J’ai hâte de détruire votre planète avec mes potes » à « En fait ils sont un peu cons et San Francisco c’est pas mal, je vais tous les buter et on va se trouver une coloc tous les deux Eddie » en approximativement 2 minutes 30.
- Riz Ahmed joue plus ou moins le même rôle que Jared Leto dans Blade Runner 2049, mais sans aucune conviction. On sent qu’il regrette d’être là à chaque plan et on souffre avec lui. Allez donc voir Les Frères Sisters pour le consoler un peu.
- Le lapin contaminé par le symbiote qu’on voit au début du film aurait sûrement fait un meilleur méchant, en plus d’une référence de qualité à Sacré Graal.
- Les conversations dans le labo de Carlton Drake feraient des Powerpoint parfaits pour la prochaine Fête de la Science à l’école de vos gosses.
- Michelle Williams n’avait probablement plus eu de si mauvais dialogues à jouer depuis Dawson.
- Le film ne passe pas le test de Bechdel. Et probablement aucun test permettant de définir la qualité d’une oeuvre cinématographique.
- Le combat final arrive à être plus naze et illisible que ceux de tous les Marvel. Oui, même le premier Hulk ou Black Panther.
- Woody Harrelson apparait 10 secondes (en scène post-générique, mais c’est pas un spoiler, il a même participé à la promo du film) et confirme qu’il est totalement en voix de Nicolascagisation, entre choix de rôles douteux et perruques défiant tous les principes du bon goût.
- Les critiques ont menti. C’est largement meilleur que Catwoman. Et moins drôle, du coup.
Quand tu veux montrer un truc sur le rétroprojecteur et que ton historique de navigation apparait.
Le saviez-vous :
- Le film est produit par Sony mais comporte la mention « en association avec Marvel » au générique. On devine toute la honte qui se cache derrière ce choix de mots (un peu comme quand Jean Dujardin écrit la préface de Ciné Club Sandwich).
- Comme Suicide Squad, Rogue One et tant de blockbusters qui n’ont aucune idée de ce qu’ils veulent raconter, le film semble avoir été pas mal charcuté. Ainsi, Tom Hardy a déclaré que 40 minutes du film ont été coupées et qu’il s’agissait de ses scènes préférées (après, si c’étaient des scènes d’impro de sa part comme celles avec les homards, peut-être que c’était une bonne idée de les virer)
- Sans Peter Parker, Venom n’a quasiment aucune raison d’exister. Tout comme ce film.
Ce qu’il faut en retenir :
Un film qui veut avoir l’air cool et rebelle en 2018 s’offre Eminem pour sa bande originale. Tout est dit.
Les bonnes conditions pour voir ce film :
Après l’avoir téléchargé illégalement. Au bout d’un moment, faut arrêter d’encourager Hollywood à faire des films de super-héros juste parce qu’ils ont les droits et qu’il faut bien en faire quelque chose.
Si vous avez aimé, vous aimerez aussi :
The Mask. Le même film, en plus drôle.
Mais t’avais dit qu’on ferait des knackis !!
Sur les bons conseils de cet article, j’ai regardé Venom en streaming CAM dégueulasse hier soir (et en VF en plus).
Riwan a raison : ce film tombe dans la catégorie « Direct To Streaming » avec petit coup de coeur pour le visionnage en qualité screener qui finit d’achever une « oeuvre » qui repose -probablement- exclusivement sur la qualité de ses effets spéciaux et sur sa tête d’affiche.
Hâte de voir Spiderman incarné par Laurel : quitte à se tirer une balle dans le pied, Holywood serait bien inspiré de nous faire rire un peu avec la réunion de ce duo comique.
Un vrai Carnage à venir….