Ciné Club Sandwich – Spider-Man : No Way Home

De Jon Watts (2021)

Notation :

Nostalgie : ++++
Voltage : +++
Fun : ++
Port du masque : – – –

Qu’est-ce que ça raconte :

Le film débute juste après la fin des évènements de Spider-Man : Far from home, lorsque Mysterio avait publiquement révélé l’identité de l’homme-araignée juste avant de trépasser. On pourrait penser que ça ne le gênerait pas tant que ça, sachant qu’il avait déjà partagé son secret avec les Avengers, sa tante, sa meuf, son meilleur pote et la moitié de son lycée. Et pourtant, Peter vit mal cette nouvelle notoriété, qui empoisonne son quotidien et celui de ses amis. Puis il y a la goutte d’eau qui fait déborder le vase : à cause de Parcoursup, il n’arrive pas à s’inscrire à la fac, et voit son avenir soudainement bouché. À part de la slackline dans Central Park, que pourrait-il faire de sa vie ?

Aux grands maux, les grandes idées de merde : Peter décide alors de contacter le Dr Strange, probablement le docteur le moins fiable du monde juste après le professeur Raoult. Et il lui demande s’il n’aurait pas un petit sort qui permettrait de faire oublier à tout le monde qu’il est Spider-Man. Strange lui répond alors « c’est une terrible idée, ça va mal se passer et la Terre va peut-être exploser. Allez, on tente ! ».

La suite va plus ou moins vous surprendre, ça dépend de si vous avez lu les rumeurs sur internet autour de ce film.

ATTENTION, la suite de cet article est en mode full spoilers. Si vous ne voulez rien savoir de l’intrigue et des personnages que l’on croise dans ce film, quittez cet article. Pour ceux qui l’ont déjà vu ou qui s’en foutent, continuez votre lecture après cette photo du Spider-Man français.

Non, il n’est pas dans le film.

Les points forts :

– Ce film, c’est un peu une énorme pizza où il y a tous les ingrédients possibles : 8 fromages différents, de la crème,de la charcuterie, des patates, des cornichons et peut-être même un peu d’ananas. C’est pas fin pour un sous, ça met 8h à digérer, mais sur le coup ça fait quand même plaisir.

– Les deux Spider-Man emblématiques du cinéma (+ Andrew Garfield) sont enfin réunis pour faire des trucs trop cool qu’on attendait tous de voir, comme jouer avec des éprouvettes ou se faire des massages du dos.

– Plus sérieusement, les interactions entre les Spider 2B3 fonctionnent bien, et on se débrouille même pour offrir (rapidement) une rédemption à la version d’Andrew Garfield qui n’aura jamais eu son troisième film. La nostalgie devrait fonctionner sur les petits coeurs les plus mous.

– C’est un film qui parle beaucoup de magie, mais l’élément le plus surnaturel du long métrage reste Willem Dafoe, qui réussit toujours à rester en parfait équilibre sur la fine ligne du surjeu cool de Nicolas Cage, sans jamais tomber dans l’abysse de médiocrité de Jared Leto.

Ça commence en voulant tricher pour aller à la FAC et ça finit au Mordor avec deux hobbits…

– Les effets spéciaux pour rajeunir Alfred Molina et Willem Dafoe sont très bien faits. Bon par contre pour Tobey Maguire ils ont lâché l’affaire et on a l’impression qu’il a passé 15 ans dans le tambour d’une machine à laver (ce qui est peut-être le cas).

– Transformer Jonah Jameson en pseudo-journalistes réactionnaire et complotiste, c’était une bonne idée. Il manque juste une scène où on apprend qu’il est payé par Vincent Bolloré.

De plus en plus difficiles, les épreuves de Ninja Warrior…

Les points faibles :

– On a toujours l’impression de voir le 32e épisode d’une série interminable, mais là c’est encore pire, car pour tout comprendre il faut même avoir vu des films sortis il y a 20 ans.

– C’est bourré d’incohérences, ce qui n’est pas si grave que ça mais laisse tout de même transparaître une certaine paresse de scénaristes qui se sont dit « bon les connards ils vont avoir leur réunion et ils seront contents, pas besoin de se faire chier à raconter un truc qui tient debout ».

– Sans faire le vieux con « gneugneugneu ça vaut pas la virtuosité de Sam Raimi », on peine à se souvenir d’une seule scène d’action vraiment marquante alors qu’avec le casting présent, il y avait de quoi se lâcher.

– Comme souvent dans les Marvel on a un paquet de scènes comiques, et comme d’habitude il y a celles qui font franchement sourire et celles qui sont gênantes et qui semblent étirées pendant 8 minutes.

– Comme toujours dans les Marvel, on a le droit à un climax gloubi-boulga d’effets spéciaux dans un décors moches avec des échafaudages. Peut-être que les chantiers et les zones industrielles laides ont de l’attrait pour certains, mais perso j’ai toujours vécu en région parisienne alors ça me rappelle juste la tristesse de mon quotidien.

– Dr Strange récupère le rôle « Tony Stark » du mec un peu con qui ne peut pas s’empêcher de créer des catastrophes en série et qui ne s’excuse jamais après. Heureusement que Benedict Cumberbatch reste classe.

– Il manque malheureusement la scène où Tobey Maguire et Andrew Garfield tombent sur Marisa Tomei et balancent « wow c’est ça ta tante May ? ».

– Personne n’avait envie de revoir le Lézard, qui ressemble encore plus à une tortue ninja cancéreuse que dans The Amazing Spider-Man.

– Jamie Foxx est également de retour et a décidé qu’il en avait marre de jouer une sorte de Steve Urkel avec des pouvoirs électriques, donc là il joue juste Jamie Foxx avec des pouvoirs électriques. Si ça lui fait plaisir, pourquoi pas.

– Globalement, on dirait quand même une version de Spider-Man : Into the Spider-Verse écrit par un mec random dans les commentaires d’une vidéo Youtube.

Ils ont mis le sticker d’un meme sur l’ordinateur, mais ils ont pas forcé jusqu’à mettre le meme des trois Spider-Man.

Le saviez-vous :

– Peter Parker et le Dr Strange sont des scientifiques de génie dotés d’énormes cerveaux, ce qui ne paraît pas toujours évident tant ils se comportent parfois comme deux mecs bourrés qui lancent de terribles idées à 4h du mat. Je sais de quoi je parle, l’Arrière Cuisine est née comme ça.

– Daredevil (celui de la série Netflix, pas Ben Affleck qui doit encore être en désintox) vient faire un petit coucou en mode « ta gueule c’est le droit magique, tu évites la case prison ». C’est probablement lui qui défend aussi Sarkozy.

– Le Venom de Tom Hardy fait également une apparition, mais après le générique, bien à distance, un peu comme un mec qui se fait refouler d’une soirée VIP car il pue des pieds. Et Tom Hardy a clairement la tête de quelqu’un qui pue des pieds.

Le Green Goblin, passé du look Power Rangers à celui de Jacquouille la Fripouille.

Les conditions idéales pour voir ce film :

Dans une salle sans fan qui hurle « WOOOH C’EST MACHIN ! » dès qu’un personnage fait un apparition inattendue. Malheureusement, nous, on a pas trouvé.

Ce qu’il faut en retenir :

Si vous sortez un meme sur Twitter et que vous avez suffisamment de retweets, Marvel en fera un film. Vivement celui sur le kangourou musclé.

Si vous avez aimé ce film, vous aimerez :

Qu’on vous donne ce que vous aviez demandé, mais pas plus.

Il faut séparer l’homme du super-héros.

Une réflexion au sujet de « Ciné Club Sandwich – Spider-Man : No Way Home »

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