Ciné Club Sandwich – Fighting With My Family

Fighting With My Family / Une famille sur le ring,  Stephen Merchant (2019)

 

« Quel est le connard qui m’appelle pendant WrestleMania ? »

 

Notation :

German Suplex : +++

Scorpion Crosslock : ++++++++

Body Slam : +++++

Famille : ++++++

Vin Diesel : –

 

Qu’est-ce que ça raconte :

 

Le film est tiré du documentaire The Wrestlers : Fighting With My Family de la chaîne anglaise Channel 4, qui raconte la vie un peu particulière de la famillle Bevis. The Rock, alors en tournage à Londres, est tombé dessus et a décidé de l’adapter en film.

Norwich, petite ville du nord-est de l’Angleterre. Julia (Lena Headey) était SDF, dépressive et envisageait de se suicider. Ricky (Nick Frost) venait de faire quelques années de prison pour de la violence, principalement. Ils se sont rencontrés, se sont découvert une passion commune (le catch), se sont mariés et ont fondé une famille. De catcheurs.

Quelques années plus tard, toute la famille, y compris l’aîné sauf quand il est en prison, gère la World Association of Wrestling et monte sur le ring. Une opportunité en or s’offre alors aux deux cadets, Saraya (Florence Pugh) et Zak (Jack Lowden) : Hutch Morgan (Vince Vaughn) de la WWE leur propose de passer le casting permettant d’intégrer la NXT, tremplin vers le catch professionnel.

Saraya est prise et s’envole vers le camp d’entraînement de la NXT en Floride, alors que Zak, refusé, met sa copine enceinte et sombre dans la dépression. Saraya va-t-elle résister à cet environnement ensoleillé à côtoyer des bimbos si différentes d’elle et survivre à l’entraînement surhumain imposé par Hutch Morgan ? Zak arrivera-t-il à trouver un nouveau sens à sa vie alors que son rêve a été brisé ?

 

 

Honnêtement, ils auraient pu se passer d’acteurs et faire le film avec la véritable famille Bevis.

 

Les points forts :

 

  • Le logo « WWE Studios » peut logiquement effrayer le cinéphile qui est en vous (même si secrètement, vous aimez bien le premier The Marine avec John Cena) mais contre toute attente le film ne se résume pas à un spot de pub géant pour la multinationale du catch cotée en bourse. Si le scénario ne propose rien de bien révolutionnaire, on y trouve des personnages attachants, des bons acteurs, et surtout l’humour et la patte de Stephen Merchant (connu pour être le co-auteur de la version anglaise de The Office et de pratiquement tous les trucs où l’on retrouve Ricky Gervais).
  • Ya du catch. Et du catch féminin même.
  • Les Knight sont des gros beaufs d’anglais, mais hyper attachants.
  • Le film capture non seulement le côté très attendrissant de cette famille complètement tarée, mais aussi les meilleures punchlines du documentaire (le début est très fidèle) – à regarder impérativement en VO pour élargir votre vocabulaire.
  • Le vrai Zak a appris à catcher à un aveugle. Encore une preuve que tout le monde peut faire du sport s’il en a vraiment envie.
  • C’est un film qui nous dit « croyez toujours en vos rêves, même si vous êtes un peu chelou ». Sauf si, comme Zack, il vous manque « le petit truc en plus », auquel cas vous ne percerez jamais à la WWE, désolé.
  • Si vous êtes du genre à écouter Iron Maiden ou Motörhead à donf’ en bagnole, en chantant dans les embouteillages quand vous vous rendez à votre taf insipide dans un bureau aseptisé, la bande son devrait vous faire plaisir.
  • Le cliché du film « sportif » est respecté : lors des séances de prépa physique, les athlètes soulèvent des pneus.
  • Nick Frost et Lena Headey, parfaits dans les rôles de Ricky et Julia, notamment dans la scène où ils commencent à se rouler des pelles devant les parents BCBG de leur nouvelle belle-fille.

 

 

Les beaux-parents idéaux.

Les points faibles :

 

  • Le film n’est pas sorti en salles en France. Il faudra donc gruger le système pour le voir (passez le bonjour à Hadopi de notre part).
  • La deuxième partie du film se concentre surtout sur Saraya et moins sur sa famille, on rigole donc moins malgré les belles punchlines d’Hutch Morgan.
  • The Rock n’apparait que dans deux scènes. Mais quelles scènes !
  • Les expressions déjantées des commentateurs habituels du catch sur AB1, Christophe Agius et Philippe Chereau manquent un peu.
  • Il y a finalement assez peu d’images de combat.
  • Le panneau de fin de film en mode « que sont-ils devenus ? » ne précise pas que la vrai Saraya/Paige ne catche plus aujourd’hui parce qu’elle risquerait d’être paralysée si elle remontait sur le ring. Ni qu’elle a eu un petit passage à vide dans sa vie personnelle, entre consommation de drogues et scandales de sextape. Dommage, c’est pourtant très raccord avec l’esprit familial.

Le saviez-vous :

 

  • Après avoir joué dans Dunkerque, Jack Lowden explore cette fois-ci le nord de l’Angleterre, montrant ainsi une vraie passion pour les régions réputées pour leur consaguinité.
  •  Grâce aux sous-titres venus du Québec, on apprend que “cheerleader” se traduit par “meneuse de claque”. Faites ce que vous souhaitez de cette information.
  •  The Big Show et Sheamus font un caméo dans le film. L’occasion de rappeler que Sheamus a joué Rocksteady dans Les Tortues Ninja 2 (la version de 2016). Étrangement, cette performance n’a pas réussi à lancer sa carrière d’acteur.
  •  Spoiler, mais vous le saviez normalement déjà : Dans la vrai vie, Saraya/Paige est devenue l’une des superstars de la WWE et a contribué à faire évoluer le catch féminin qui, jusque là, consistait globalement en des mannequins se tirant les cheveux.

 

 

Ceinture Barbie gagnée à l’époque par Paige. Depuis, la WWE a réalisé que les strass roses étaient peut-être sexistes, et maintenant les filles ont la même ceinture que les garçons. 

 

Les conditions idéales pour voir ce film :

 

En famille, en buvant des bières et en disant des gros mots.

 

Ce qu’il faut retenir du film : 

 

Parmi les activités familiales du dimanche, monter sur le ring, c’est quand même plus rigolo qu’aller à la messe.

 

Si vous avez aimé ce film, vous aimerez aussi :

 

  • La série Glow sur Netflix.
  • Le documentaire The Wrestlers : Fighting With My Family sur Vimeo : https://vimeo.com/205508370
  • Se trouver un nom de guerre, et arriver tous les jours au bureau dans un costume moulant et pailleté sur une musique rock’n’roll en insultant vos collègues.
  • The Wrestler de Darren Aronofsky avec Mickey Rourke. La preuve qu’on peut faire des films à Oscars avec des chansons de Bruce Springsteen sur un sujet aussi con que le catch.
  • Vous inscrire dans l’une des 17 écoles de catch en France.
  • Pour les Franciliens, aller voir des matchs de l’APC à Nanterre
  • Faire une nuit blanche pour regarder Wrestlemania.
  • Apprendre par cœur les répliques de Vince Vaughn pour les ressortir naturellement à votre prochain.
  • Offrir à Noël un ring de bataille de pouces à un membre de votre famille et le défier au combat.

 

 

Attention à la blessure par contre.

 

 

Si vous avez aimé ce film, vous n’aimerez pas :

 

« Riviera », série anglaise visible sur les box SFR, qui a une étrange façon de célébrer la famille.

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