Un film de Cary Joji Fukunaga (2021)
Le monde a changé, Commander Bond.
Notation :
James : +++
Bond : – –
Twittos qui font des jeux de mot avec le titre lol on a vraiment attendu ou quoi : ————
Maugrey Fol-Oeil : + + + +
Qu’est-ce que ça raconte ?
En opposition totale avec les idéaux d’Edouard Philippe, James Bond (Daniel Crègue) a décidé de prendre sa retraite à 52 ans et de se la couler douce avec sa nouvelle zouz, Madeleine Swann (Léa Seydoux). Bon, ce n’est pas vas vraiment une surprise puisque notre héros démissionne du MI6 environ tous les deux films, la plupart du temps pour aller vivre dans des pays ensoleillés où il passe ses journées à picoler. Le voilà le James Bond de la génération woke : un sacré parasite !
Mais comme à chaque fois, l’agent LE PLUS BIEN SAPE du monde va être rattrapé par son passé, lorsque l’organisation terroriste internationale SPECTRE viendra ruiner ses vacances en Italie. S’en suivra une série d’évènements, de scènes d’action et de rebondissements qui emmèneront James à combattre un méchant caricatural, avec un plan caricatural, dans une base caricaturale. Mais tout ceci est assez accessoire finalement, la vraie question que pose ce film étant : James Bond peut-il vraiment devenir un bon père de famille avec une maison en banlieue, un monospace et un labrador ?
Les points forts de Mourir peut attendre :
– Après un Spectre que tout le monde a déjà oublié en dehors de sa chouette scène d’ouverture, on retrouve un épisode de Bond qui a de la gueule sous la caméra de Cary Joji Fukunaga. Beaux décors, belle photographie, scènes d’action et cascades bien foutues : la qualité du spectacle est au rendez-vous, ça vaut le coup de payer sa place de ciné.
– La particularité de ce que certains appellent « la saga Daniel Craig », ce sont des épisodes feuilletonnant et la volonté de creuser un peu plus le personnage de Bond, toujours mâle viril et tueur brutal mais également « homme sensible qui a des fêlures et qui fixe l’horizon mélancoliquement de son regard bleu perçant ». Même si tout est parfois bancal et tiré par les cheveux, les scénaristes sont allés au bout de leur idée et offrent une vraie conclusion à cette série et à cette incarnation particulière de Bond.
– Malgré des critiques lors des premiers films, Daniel Craig a réussi à imposer son interprétation de James Bond, avec dans cet épisode encore, beaucoup de charisme et de classe. Après, il était peut-être temps que ça s’arrête car dans ce dernier opus, il se « John-Wickise » plus que jamais et avec deux ou trois films de plus, on aurait probablement vu un remake de The Raid.
– Le film a un petit côté compil de tout ce qui est constitutif de l’univers James Bond qui n’est pas désagréable, même si un peu forcé parfois. Pas autant que les placements de produits cependant (mais ça on a l’habitude depuis des années).
– Ana de Armas qui vole la vedette à tout le monde en 5 minutes. Dommage de ne pas en voir plus, d’autant que l’alchimie avec Daniel Craig fonctionne très bien.
– Léa Seydoux.
Les points faibles de Mourir peut attendre :
– Léa Seydoux. Oui, Léa Seydoux et ses capacités d’actrices sont un des sujet les plus clivants en France en ce moment, derrière Eric Zemmour et le pass sanitaire. On préfère donc ne pas prendre parti.
– 2h45 pour raconter des choses quand même assez bateau, c’est un peu long. Ca commence très bien, ça finit plutôt pas mal, mais au milieu on a un gros ventre mou, digne de celui que Daniel Craig va pouvoir se laisser pousser maintenant que plus personne ne l’oblige à faire des abdos.
– Le film tente des choses assez osées et inédites avec le personnage, et c’est bien d’essayer. Bon par contre, ça marche pas toujours.
– Hans Zimmer lui ne tente absolument rien d’osé et d’inédit, on sent qu’il a torché ça en 15 minutes parce qu’il était trop occupé par la BO de Dune.
– Le rôle trouble de M dans cette histoire, son sentiment de culpabilité, les conséquences pour lui, légèrement suggérés au début du film auraient pu être creusés. Mais il aurait fallu rajouter 30 minutes à un film qui en avait déjà 45 de trop.
– Un générique d’intro pas très marquant. Mais au moins on évite le tentacle hentaï de Spectre.
– Un méchant quand même assez nul (malgré sa première apparition masquée et réussie) dont on ne comprend jamais vraiment les motivations. Rami Malek essaye de faire ce qu’il peut avec ce personnage si creux et cabotin qu’il aurait mérité d’être joué par Jared Leto.
– Christoph Waltz est donc rapidement relégué en D2 au profit d’un nouveau bad guy diabolique et mégalo qui possède une organisation criminelle gigantesque sans qu’on sache comment, ni pourquoi. Déjà que ce Blofeld n’était pas particulièrement marquant dans le précédent opus, dommage de l’avoir laissé passé la chance de se rattraper.
– Ca valait bien le coup de causer des crises d’angoisse aux chroniqueurs du Figaro avec le personnage de Lashana Lynch qui récupère le matricule de 007. La pauvre hérite finalement d’un rôle assez inutile et se fait rapidement remettre à sa place de faire-valoir, presque en s’excusant d’être là. C’est dommage car l’actrice est charismatique et crédible dans l’action.
– Le chat sans poil de Q. La honte des chats. Ces chats sont aux chats ce que Cats est au cinéma.
Le saviez-vous :
– Des gens n’aiment pas beaucoup Léa Seydoux.
– Le méchant s’appelle Safin et sa base secrète n’est pas en forme de raquette de tennis explosée, et ça c’est décevant.
Les conditions idéales pour regarder Mourir peut attendre :
Dans un hamac en Jamaïque.
Ce qu’il faut en retenir :
James Bond fait une tarte aux pommes qui est pas mal.
Si vous avez aimé Mourir peut attendre, vous aimerez aussi :
– Cultiver votre jardin
– Vous méfier de ce jeune coq tout droit sorti d’école de commerce que votre boss vous a mis dans les pattes.
– Voir le passé vous exploser à la gueule. Littéralement.
– Relancer vos théories sur le pucage du gouvernement via les vaccins pour éliminer des pans entiers de l’humanité.
– Expliquer à votre tante qui a de la moustache que si vous ne lui faites plus la bise, c’est pas contre elle mais pour des questions de sécurité.
2 réflexions au sujet de « Ciné Club Sandwich – Mourir peut attendre »