Ciné Club Sandwich – Space Sweepers

Un film de de Sung-hee Jo (2020) – Disponible sur Netflix

Je suis là ! Je suis prêt à sacrifier ma vie pour toi ! 

– Nan mais écoutez ce Don Juan, il a saisi la gravité de la situation ?

Notation : 

Éboueurs de l’espace  : ++++ 
Nazis de l’espace (ou Elon Musk, ça marche aussi) : ++
Amoureux transi : +
Cadavre de l’espace : +
DDASS de l’espace : +++
Déontologie journalistique : —-

« C’est quoi ce truc au milieu des déchets de l’espace ? Une pub YouTube pour le livre audio de Sarkozy ? »

C’est quoi l’histoire ?

An de grâce 2092. L’atmosphère terrestre, devenue irrespirable, force les humains à (mal) s’adapter ou s’enfuir,
Entre les deux, des équipages de vaisseaux-camions-poubelle survivent en collectant des déchets en orbite. Parmi eux, le Victory, vaisseau coréen dont l’équipage de grands paumés mené par la Capitaine Jang harponne une navette à la dérive avec pour seule passagère une petite fille, Dorothy.
Sauf que Dorothy n’est pas une fillette comme les autres, qu’elle a tous les CRS de l’espace aux basques, et qu’elle pourrait causer la destruction (ou le salut) de l’humanité.

Points forts : 

  • Les effets spéciaux soignés pour un rendu visuel splendide qu’on aimerait tant voir sur le plus grand écran possible. Non pas qu’on voudrait influencer quiconque, mais LES CINÉMAS ONT ROUVERT, et honnêtement, plutôt revoir Space Sweepers que Bac Nord ou Délicieux.

« Waaaaaall-EEEEEEEE »

  • Dans la même lignée, les décors ultra ficelés, pour un film tourné en studios qui se passe essentiellement dans des cockpits. Tout endroit a non seulement une identité, mais donne l’impression d’être habité. C’est crade, encombré mais vaguement douillet, une rare occasion pour les étudiants logés au CROUS de s’identifier à des héros.
  • On a l’impression que les scénaristes ont commencé par noter la check-list de tout ce qu’ils avaient toujours aimé dans la science-fiction afin d’en caler un maximum dans ce film, sans jamais avoir peur d’en faire trop. Des traducteurs instantanés aux explosions qui font piou-piou dans le vide, tout passe très bien, essentiellement parce qu’on est content que quelqu’un ait osé le faire.
  • Le casting plutôt habitué à des séries historiques en costumes (avec ou sans zombies) s’amuse beaucoup et c’est rafraîchissant. Mention spéciale à Kim Tae-ri qui assure dans un rôle aux antipodes de celui du Mademoiselle de Park Chan-Wook.

Comme quoi les pubs Kenzo mènent vraiment à tout.

  • Bubs, le robot protecteur et radin parvient à toujours rester expressif, alors qu’il ressemble à un bidet renversé avec deux ampoules pour les yeux, monté sur des perches de récup. Bien joué.

Points faibles : 

  • Les cinéastes coréens, à l’instar de leurs comparses indiens, n’ont jamais peur d’en faire trop. La multiplication des narrations et des incohérences peut devenir indigeste, surtout si on n’a pas l’habitude.
  • Parmi les éléments empruntés ailleurs, il est difficile de décider qui de Richard Armitage ici ou Jared Leto dans Blade Runner 2049 joue le plus mal.

Le Saviez-vous ?

  • Il s’agit du premier film de type « space opera » coréen. C’est donc logiquement le meilleur. #astuce
  • Le cinéma asiatique est probablement le seul encore capable de réussir des blagues de prout.

Les conditions idéales pour regarder ce film : 

  • En chaussettes trouées, lancé sur l’autoroute en camion-benne.
  • Pendant une soirée de baby-sitting, avec une bonne réserve de tomates et la promesse d’être payé en liquide au retour des parents.

Le meilleur personnage du film porte un sweat à capuche. On n’avait plus vu ça depuis Will Hunting.

Ce qu’il faut en retenir : 

  • On doit pouvoir écrire un jeu à boire incroyable.
  • Visiblement, une bande de cassos et une multitude de nanobots sont vachement plus aptes à élever un enfant tout en sauvant le monde que n’importe qui à la Manif Pour Tous. C’est rassurant.

Vous aimerez aussi : 

Avoir un robot de compagnie à la fois dévoué, charmant et sanguinaire.

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