Ciné Club Sandwich – House of Gucci

House of Gucci – par Ridley Scott (2021)

« Tu es un idiot. Mais tu es MON idiot »

Notation :

Family Business : +++
Pognon : ++++++
Epaulettes : ++++++
Pigeons : ++++

L’Histoire :

Maurizio (Adam Driver), timide étudiant en droit italien rencontre un soir une certaine Patrizia (Lady Gaga) qui, à l’évocation de son nom, se décide vite et fermement à lui mettre le grappin dessus. Et ça fonctionne ! Bon, il se brouille avec son papa qui n’aime pas trop le voir fricoter avec une pic-assiette fille de camionneur, mais leur romance tient bon.
Ils n’ont pas trop de sous, mais ils sont heureux et amoureux, alors ils se marient, et bientôt le conte de fées se poursuit car l’oncle de Maurizio, Aldo (Al Pacino), l’incite à revenir travailler pour l’entreprise familiale.
Car Maurizio est l’héritier de l’empire Gucci, maison du luxe à l’italienne. Poussé par Patrizia qui aimerait bien en profiter pour s’habiller ailleurs que chez Kiabi, il se prend au jeu et se découvre une passion plus grande que l’amour de sa famille ; le Capitalisme.

Tu élèves un fils dans l’opulence, tu le destines à la grandeur, et il trouve rien de mieux à faire que des virées en Vespa sans casque avec sa zouz.

Les points forts :

  • Globalement, la réalisation est solide, c’est bien tourné et les acteurs sont bons. Bref, c’est un bon film.
  • Les costumes. Déjà pour le côté catalogue qui permet aux néophytes d’apprendre ce à quoi ça ressemble, les collections Gucci, mais aussi parce que le film aurait eu moins de gueule en s’appelant House of La Halle aux Vêtements.
  • Jeremy Irons et sa fine moustache incarnent avec une grande classe (non sans rappeler Gomez Adams) le patriarche de la famille Gucci.
  • Quand on ne connaît pas du tout l’histoire de la famille Gucci, la séance prend des allures d’ascenseur émotionnel. Et virer de la romance au thriller en passant par l’ésotérisme et la réussite économique, le tout avec des cris et des mascaras qui coulent, c’est exactement ce qu’on recherche auprès d’une riche dynastie italienne.
Y’a aussi un petit côté Dallas (ou Dynastie) qui peut être une qualité ou un défaut selon les moments

Les points faibles :

  • TOUS les personnages du film parlent avec des degrés aléatoires d’accent italien. Pourquoi ? Comment ? Est-ce que ça ne serait pas de l’appropriation culturelle ? Et on ne comprend pas non plus pourquoi Ridley Scott valide, alors que dans son autre film de l’année, ni Jeucque-lew-gwis ni Jeon-deu-coeurrouj ne parlent avec l’accent français.
  • Jared Leto. Après, en y réfléchissant bien, il joue un gars qui se voit comme un génie mais que tout le monde perçoit comme un bouffon, donc s’il n’était pas aussi mauvais, ce rôle aurait pu être un coup de génie.
  • Hormis l’accent marqué, on ressent pas franchement l’ambiance transalpine. D’ailleurs, on ne les voit pas une seule fois manger des pâtes ou de la pizza.
  • Le personnage d’Adam Driver, qui semblait le seul bon mec de l’histoire, switche encore plus vite que Daenerys dans la dernière saison de Game of Thrones.
  • 2h37, c’est un peu long quand même. Surtout sans superhéros ni explosions.
  • Les faits couvrent une période d’environ 25 ans, mais les acteurs changent assez peu, ce qui est un peu compliqué pour s’y retrouver dans la chronologie. On finit par se repérer à la dégaine de Lady Gaga quelque part entre Josiane Balasko et Line Renaud, et la playlist itunes (mais ça, c’est vraiment la solution facile).

Le Saviez-vous ?

  • Vu leur consommation de clopes, il ne serait pas surprenant que l’intégralité du casting développe un cancer des poumons fulgurant. Respectez les gestes barrière et évitez de monopoliser les services de réa, ou on perdra peut être Lady Gaga avant la fin de l’année.
  • La vraie famille Gucci a unanimement désavoué le film, marquant la première fois qu’ils sont d’accord depuis 35 ans. Notamment pour critiquer les rôles tenus par Al Pacino et Jared Leto, poussés au maximum du duo de losers grotesques. Ironique, parce que ça les rendait plutôt attachants.
Sachez que vous avez échappé de peu à une fiche entièrement illustrée par des photos de Jared Leto moche. Mais on en a pas trouvé assez.
  • Salma Hayek qui joue un rôle petit mais important dans ce film, est littéralement propriétaire par alliance de la marque Gucci qui est devenue une filiale de la compagnie de François-Henri Pinault quelques années après les évènements relatés dans House of Gucci. En soi, c’est plus méta que les vannes de la totalité de la carrière de Ryan Reynolds.

Ce qu’il faut en retenir :

  • Même avec le succès international de Dix pour Cent, on n’avait pas vu venir l’apparition de Camille Cottin dans un rôle de femme fatale briseuse de couple, mais après tout pourquoi pas. Ca a bien marché pour Margot Robbie qui, tout juste sortie d’une série soap australienne, a tenu à peu près le même rôle dans Le Loup de Wall St.
  • Entre House of Gucci et The Assassination of Gianni Versace, ça en fait du rififi dans les empires familiaux de la mode italiens. A titre de comparaison, on a deux films sur Yves St Laurent et c’était moins trépidant.
  • On verrait bien un spin-off d’Emily in Paris où Emily se retrouve à travailler avec Jared Leto. Question style, ils se seraient bien entendus.
Lady Gaga peut dire ce qu’elle voudra, on sait bien que son inspiration principale, c’est Cruella.

Si vous avez aimé vous aimerez aussi :

  • Payer 40 balles pour une contrefaçon de sac Gucci aux Puces de St Ouen
  • Avoir un coup de foudre adapté à vos rêves de consommation. Pour Emil-Sven Ikea, Jacques Quechua ou Simone TheFootLocker par exemple
  • Porter des mocassins pour faire de la moto dans la neige
  • Le café
  • Les clopes
  • Les voitures de sport

Si vous avez aimé, vous n’aimerez pas :

  • Travailler en famille
  • Bien vous entendre avec votre ex et sa nouvelle meuf
  • Payer vos impôts
La volonté d’écrire cette fiche, l’écriture elle-même, la publication.

Laisser un commentaire