the last of us 2 maison guitare

Jeu vidéo — The Last of us Part II

Notation :

Du sang :  ++++++
De la sueur : ++++
Des larmes : +++
Des champignons : ++

Voilà le futur qui nous attend si vous continuez d’élire des maires écolos dans les grandes villes…

 

Qu’est-ce que ça raconte ?

En 2013, le studio américain Naughty Dog sortait The Last of Us, un titre qui allait radicalement changer la représentation des champignons dans l’univers du jeu vidéo, en les rendant beaucoup plus effrayant que ceux de Super Mario.

The Last of Us, c’était un point de départ simple, et même déjà vu 1000 fois, celui d’un monde post-apocalyptique ravagé par une pandémie ayant transformé une grande partie de la population en zombies – mais des zombies à têtes de champignons. Mais une histoire n’a pas besoin d’être originale quand elle est bien racontée : en l’occurrence celle-ci était plutôt centrée sur la rencontre et la relation entre deux survivants : Joel, un vieux gars bourru et cynique ne s’étant jamais remis du deuil de sa fille, et Ellie, une ado orpheline un brin casse-couille mais quand même un peu marrante.

7 après la sortie du premier épisode (devenu un énorme succès et un jeu culte pour de nombreux gamers), voici donc sa suite, The Last of Us Part II, parce que « Part II » ça fait plus classe que juste « 2 ». Un jeu dont il est assez difficile de parler sans divulgacher sa trame principale. Nous nous contenterons donc de dire que l’on retrouve Joel et Ellie 5 ans après les évènements du premier opus qui, avec le recul, avait l’allure d’un petit footing dominical en comparaison de ce qui nous attend dans cette suite.

 

A ne pas confondre avec The Last of Us : Part Dieu, un jeu de survie dans la terrifiante gare lyonnaise.

 

 

Les points forts :

  • Vous en aurez pour vos 60 euros avec 30 longues heures de jeu et encore plus de fausses fins que dans Le Retour du Roi. On en ressort complètement lessivé (mais probablement pas autant que les développeurs qui ont renoncé à toute forme de vie sociale semaine pour le réaliser).
  • Pas besoin de vous le dire parce que vous avez des yeux, mais c’est super beau.
  • La musique Gustavo Alfredo Santaolalla (compositeur au cinéma pour Le Secret de Brokeback Mountain et la plupart des films d’Alejandro González Iñárritu) est peut-être plus discrète que dans le précédent volet, mais toujours très belle. On notera aussi l’apport bienvenu d’un autre compositeur, Mac Quayle (Mr Robot) qui s’occupe de l’ambiance sonore des passages plus tendus. Les bruitages et le sound design sont aussi excellents. Par contre jouez avec un casque pour bien en profiter, vu que votre Playstation fera le bruit d’un Boeing 747 à l’allumage du jeu.
  • L’écriture des personnages, de leurs relations et des dialogues sont (presque) toujours justes et portés par de très bons acteurs, que ce soit au niveau de la performance capture ou du doublage, anglais comme français. Typiquement le genre de jeu qui fera dire à vos parents quand ils passeront devant la télé « wa, endiré un film ton jeu !».
  • En terme de narration, il y a un parti pris très clivant dès le début du jeu. C’est audacieux et ça n’a visiblement pas plu à tout le monde, au vu de la virulence de certains commentaires à l’époque de la sortie du jeu.
  • L’univers s’enrichit avec de nouveaux personnages, de nouvelles factions, et même un culte religieux chelou qui prône le retour à la nature (Dieu merci ils ne roulent pas en Vélib dans Seattle, Anne Hidalgo n’a pas dû survivre à l’épidémie). Tout cela est traité en évitant tout manichéisme : il n’y a pas vraiment de bon et de mauvais côté, et si vous pensiez être le gentil de l’histoire, vous êtes peut-être un peu con.

 

Pas de masques, pas de distanciation sociale, voilà le résultat.

 

  • Le premier jeu reposait surtout sur son histoire, son gameplay un peu daté nous proposant en gros de jouer à Uncharted avec des zombies. Ici, sans réinventer la croix directionnelle, on a le droit à un bon coup de polish : les affrontements sont plus nerveux, les aires de jeu plus grandes et plus variées, les options pour vous en sortir plus nombreuses. Si vous êtes un gros sadique, vous vous amuserez beaucoup en incarnant cette gamine de 60 kilos possédant la force de frappe d’une armée.
  • Dans cette suite, les affrontements avec les humains sont beaucoup plus nombreux, laissant presque les infectés au second plan. Mais on a tout de même droit à deux ou trois moments d’horreur très réussis (ne faites pas comme moi et ne jouez pas après 22h).
  • Plus que ses bastons ou ses passages de flippe, ce qui rendait The Last of Us si spécial, c’était ces petits moments suspendus et contemplatifs disséminés par ci par là au milieu d’un océan de stress et d’ultra-violence. Ils sont encore bien présents dans ce second opus qui réussira peut-être à vous arracher quelques larmes entre deux grosses montées de sueur. Des moments qui vous font dire « ah c’est trop mignon, il va sûrement arriver quelque chose d’horrible maintenant ». Et ça arrive.
  • Un autre point fort du premier jeu était le « lore » et les petites histoires dans la grande histoire, que l’on pouvait découvrir en trouvant des correspondances, en observant des éléments des décors ou en discutant avec des personnages secondaires au cours d’une exploration. Encore une fois, cet aspect est présent et donne de l’épaisseur à l’aventure. Par contre niveau réalisme ce n’est pas top car personne ne fait jamais de fautes d’orthographe.
  • C’est la première œuvre basé sur un univers post-apocalyptique où l’on peut trouver un dessin de bite. J’ai envie de dire « enfin ! », car je crois profondément à une chose : même quand il ne lui restera plus rien, l’humanité continuera à dessiner des teubs.

 

Ellie, t’es sûre que c’est le moment de se lancer dans une petite reprise de Wonderwall ?

Les points faibles :

  • On va très loin dans la violence physique et psychologique, peut-être un peu trop pour certains. Si les décapitations, les membres arrachés et la torture ne vous font pas peur, sachez qu’il y a aussi des chiens qui se font tuer, et ça c’est difficilement acceptable.
  • A part au tout début du jeu, la quasi-intégralité de l’action du jeu se déroule dans la riante ville de Seattle, connue pour ses pluies incessantes et ses chanteurs de grunge suicidaires. On perd donc un peu le côté road movie et les quelques passages dans une nature sauvage qui faisaient le charme du 1er.
  • La force du premier opus était de raconter une histoire simple, efficace et universelle. Ici, les créateurs du jeu ont voulu sortir du cadre intimiste pour nous pondre un grand récit beaucoup plus complexe, qui « dit des choooses » sur la nature humaine ou le sempiternel cycle de la violence. Et c’est pas toujours très subtil, même si l’ambition est à saluer et que certaines ficelles un peu grosses fonctionnent malgré tout.
  • Qu’on ait aimé ou pas tout ce que propose le titre, il est difficile de se replonger dans un autre jeu après une expérience aussi intense et prenante. Mais après tant de violence et de douleur, on vous conseille quand même un petit truc léger et joyeux, genre Yoshi Island ou Dark Souls 3.

 

Avec cette maudite apocalypse, c’est la croix et la bannière pour réserver un rendez-vous au dermato sur Doctolib !

Le saviez-vous :

  • La violence, c’est mal. Mais ça fait quand même des super jeux vidéo.
  • The Last of us devrait bientôt être adapté en série sur HBO, avec le scénariste du jeu Neil Druckmann et Craig Mazin (Chernobyl) aux manettes. Sauf si une vraie pandémie repousse le tournage à tout jamais.
  • La sortie de The Last of Us Part II a été entourée de tout un tas de polémiques, dont celles des conditions de travail douteuses des employés de Naughty Dog. Personnellement je tiens à dire que je suis farouchement contre l’ultra-capitalisme, l’exploitation des êtres humains et le harcèlement au travail. Mais j’avais vraiment très envie de jouer à ce jeu.
  • Tous les ennemis du jeu ont un prénom. Ainsi quand vous plantez un pied de biche dans le crâne d’un soldat lambda, vous pourrez entendre un de ses amis hurler « Putain non, pas Michel ! » pour bien vous faire culpabiliser. Sympa !
  • Le jeu coche presque toutes les cases de la diversité avec un couple lesbien, un asiatique beau gosse ou encore un gamin transgenre. Idéal pour séduire la communauté des gamers, que l’on sait très progressiste et ouverte d’esprit.
  • Après avoir joué à ce jeu, vous ne pourrez plus jamais manger de champignons comme avant.
  • Après avoir joué à ce jeu, vous ne verrez plus jamais le prénom « Joel » comme avant. Sauf si on parle de Joël Robuchon ou Joël Cantona, là y’a rien à faire.

 

Comme si vous n’aviez pas assez de daddy issues dans la vraie vie, ce jeu vous en rajoute avec votre père de substitution virtuel.

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Ce qu’il faut en retenir :

Si la civilisation s’écroule à cause d’une terrible pandémie, pensez à laisser des rouleaux de scotch et des ciseaux à disposition dans les tiroirs de vos cuisines, ça donnera un gros coup de pouce aux survivants.

(et des cartouches de fusil à pompes si vous vivez aux USA)

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