[Bonus Séries Illimitées] For All Mankind

2019 – en cours de production

De Ronald D. Moore, Matt Wolpert, Ben Nedivi

Sur Apple TV, 3 saisons, 30 épisodes de 60 minutes

« Nixon veut qu’on envoie une femme sur la lune. De préférence une blonde. »

Notation : 

Vers l’infini et au delà : +++++

Reproduction sociale : ++++

Reproduction spatiale : ++++ 

Vaisseaux dans l’espace : +++++ 

Vaisseaux dans l’espace qui font piou-piou : – – – – 

De quoi ça parle ?

1969. Alors que la NASA s’apprête à envoyer Neil Armstrong et Buzz Aldrin sur la Lune, elle se fait griller la politesse par l’Union Soviétique qui permet, à la surprise générale, à un camarade de fouler le sol lunaire en premier. Les USA devront se contenter de la deuxième place (ces gros nullos). 

Évidemment, comme les Américains n’ont aucun complexe de supériorité et que le contexte géopolitique n’était pas du tout tendu à l’époque, un tel événement n’aurait sans doute pas changé grand chose à la suite de l’Histoire de l’humanité. Ce qui n’empêche pas les créateurs de la série de l’imaginer quand même. 

Le setup Twitch de la NASA est incroyable

Les points forts de la série For All Mankind

– Comme la plupart des séries Apple, le budget est au rendez-vous, donc visuellement vous ne serez pas déçu. Il faut dire qu’un des créateurs du show (Ronald D. Moore) était aussi derrière Battlestar Galactica et pas mal de trucs dans l’univers Star Trek, donc le monsieur a un petit peu d’expérience quand il s’agit de filmer des gens qui sont dans l’espace.

– Comme dans toute fiction autour de la conquête spatiale, on s’attend à du drama, des fusées à faire atterrir dans des conditions extrêmes ou des astronautes qui meurent tragiquement en sortant changer un boulon. Et on est servis.

– La série atteint sans doute le paroxysme de sa tension en fin de saison 2. Ça devient vite irrespirable, et pas seulement pour les personnages. Du grand spectacle.

– Un casting avec des noms peu connus (la tête d’affiche étant Joel Kinnaman, principalement célèbre pour avoir joué dans Suicide Squad, c’est dire), mais qui fonctionne bien. 

– Une vraie série féministe. C’est d’ailleurs l’arrivée des femmes dans le troisième épisode de la saison 1 qui lance vraiment la série. Mention au personnage de Molly Cobb et à l’arc narratif d’Ellen Wilson.

– La série joue habilement sur la « vraie » histoire, en reprenant des images d’archives et en les truquant pour que les discours prononcés (notamment par des politiques comme Nixon ou Kennedy) correspondent à la nouvelle timeline créée par l’uchronie. 

– La BO et ses nombreux tubes : les Rolling Stones, Ray Charles, Frank Sinatra (beaucoup), les Grateful Dead, Nirvana, John Lennon, Radiohead. Sachant qu’elle suit à peu près la temporalité de la série (donc des années 70 aux années 2000). Mention à l’épisode The Weight, qui se termine par la chanson du même nom de The Band. Notons en plus que les showrunners tiennent plus de trois saisons avant de passer « Fly me to the moon », là où la plupart des séries l’auraient calé dans la fin du 1er épisode.

La meilleure théorie du complot sur la lune (extraite de Scrubs, qui elle, est bien dans le livre)

Les points faibles de la série For All Mankind :

– Malgré de bonnes idées (l’arrivée d’une start-up à la Space X dans la course ou la bande de complotistes), la saison 3 se « casa-de-papelise » avec un scénario qui fait réagir comme des débiles la plupart des personnages qui sont pourtant censés être des génies ultra-préparés. Le côté soap prend clairement le dessus et les intrigues (notamment amoureuses) rocambolesques viennent un peu gâcher le plaisir et franchement gâcher le scénario.

– Si les sauts temporels vous agacent dans House Of The Dragon, vous allez clairement faire une syncope ici. Cinq ans qui s’écoulent entre deux épisodes par ci par là quand ça n’est pas directement 15 ans entre deux saisons… La différence ici c’est que le casting reste le même. Donc en saison 3, on a des acteurs avec des cheveux blancs, un maquillage vieillissant pas toujours réussi… et des astronautes qui partent en mission ultra dangereuse alors qu’ils ont 50 piges et du bide.

– À trop vouloir humaniser ses personnages et s’intéresser à leurs petits tracas quotidiens entre deux missions spatiales, la série a parfois quelques problèmes de rythmes. Oui, disons-le, parfois, l’histoire a du mal… à décoller.

– La série s’amuse à laisser des petits clins d’oeil pour montrer les différences entre le monde de la série et le notre, mais ça reste éphémère et anecdotique. Du genre John Lennon a échappé à son assassinat et passe son temps à faire des sit-in pacifistes (alors qu’on sait tous qu’en vrai il aurait été réac’ et cancel après me-too). 

Un spectateur anonyme devant la fin de la saison 2

Le saviez-vous : 

Si le cinéma français a pour réputation d’être très « familial », c’est rien à côté de l’aérospatial dans la série où on va sur la lune en famille. D’ici que Thomas Pesquet fasse un gamin et qu’on se le tape à toutes les sauces dans 30 ans… 

La plupart des personnages sont inspirés de vrais astronautes. Qui ont souvent vécu plus longtemps que leurs alias dans la série mais sont morts de façon moins stylée. On ne peut pas tout avoir.

Contrairement à ce qu’ils avaient affirmé, la chienne Laïka, envoyée par l’URSS dans l’espace, est morte dans d’atroces souffrances.

Dans cette uchronie, Nicolas Sirkis est envoyé sur la lune pour qu’il lui demande directement si sa meuf veut encore de lui, histoire qu’il arrête de nous casser les couilles sur terre avec ça.

Who run the moon? Girls!

Les conditions idéales pour le regarder :

Dans la « Control Room » de la NASA, la salle réservée aux proches des astronautes. Elle a des fauteuils de cinéma, c’est donc l’idéal pour voir la fusée de votre mec/meuf exploser en 4DX).

Ce qu’il faut retenir :

L’espace, c’est grand. 

« Bon… Et bah c’est pas encore cette année qu’on aura des tomates cerises… »

Si vous avez aimé cette série, vous aimerez aussi : 

La filmographie de Stanley Kubrick (clin d’oeil entendu).

Avoir une bonne réserve d’oxygène dans votre combinaison.

Être un expert en pilotage, en maths, en physique, en mécanique. Et parler russe.

Courir au ralenti et en faisant des petits bonds.

Le moment hilarant où la fusée de Roman explose dans Succession.

Regarder le même épisode de série en boucle. 

Les collocations dans des espaces très réduits (à Paris par exemple). 

Le copinage.

Tondre la pelouse quand vous êtes énervé. Même en pleine nuit.

Dire « Je ne peux pas venir, je suis sur la lune » pour justifier votre absence aux réunions parents-profs.

Bravo, vous êtes arrivés à la fin de ce texte ! Ça signifie que vous êtes capables de lire pendant plus de 3 minutes. Ça tombe bien, on s’apprête justement à sortir un livre avec plus de 213 fiches de séries. Pour le commander, c’est par ici (ou ici si le capitalisme vous enthousiasme moyennement).

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