Les Trois Mousquetaires : d’Artagnan

de Martin Bourboulon (2023)

La Reine préfère le déshonneur à la guerre. Elle aura le déshonneur et nous aurons la guerre !

Notation :

Nepo Baby pistonné : + + + +
Cadet de vos soucis : + + +
Soucis de cadets : + + + + + + +
Les Anglais : – – – – –

« 2 BE 3 or not to beeeee » (air connu)

Synopsis :

Paris, 1642. Charles d’Artagnan (François Civil), plus grande gueule de Gascogne débarque à Paris avec son épée et une lettre de Papa afin de rejoindre la troupe des mousquetaires du Roi Louis XIII (Louis Garrel). Embarqué malgré lui dans un vaste complot très compliqué, il fera équipe avec Athos (Vincent Cassel), Porthos (Pio Marmaï) et Aramis (Romain Duris). Soit l’équivalent des Rolling Stones de l’époque. Ensemble, ils feront face aux troupes du Cardinal Richelieu (Eric-Ruf-de-la-Comédie-Française) et tenteront de déjouer les plans de la diabolique Milady (Eva Green), bien décidée à…

A quoi déjà, au juste ?

Les points forts :

  • Le casting, avec notamment Louis Garrel en Frank Zappa qui aurait pris une douche ou encore Eva Green, si parfaite dans son propre rôle que quand elle fume la pipe, aucune fumée ne sort. On a plus de réserves sur Vincent Cassel, et parfois sur Romain Duris, ce dernier se tenant visiblement prêt à reprendre le rôle de Jack Sparrow dans le cas où Johnny Depp prendrait un coup de rapière.
« Là, derrière, c’est ma maison. Ça vous plaît ? C’est Français »
  • Clairement, le film a coûté une fortune et ça se voit. Dans le faste des plans larges, des décors naturels, des costumes et des centaines de figurants couverts de poussière, comme dans le soin apporté aux scènes de bagarre. Y compris celles qui n’ont aucun sens. Mention spéciale à la caserne des Mousquetaires qui donne envie de s’engager pour aller mettre des coups d’épée dans des mannequins en paille.
  • Les étrangers parlent étranger. Ça semble débile, mais dans l’historique des 3 mousquetaires, c’est possiblement une première.
  • Certaines scènes ne servent pas à grand-chose. Elles sont là juste parce que c’est cool. Et elles sont vraiment cool, comme la chevauchée au ralenti sur la plage de Buckingham et ses hommes. 
  • L’adaptation des dialogues est forcément un peu casse gueule et malgré quelques fausses notes par ci par là, l’équilibre entre le respect du style et des punchlines de Dumas et un peu de modernité pour que ça ne soit pas trop ridicule et vieillot est plutôt convaincant.
  • François Civil n’est pas pris d’une crise de Benoimagimélite aiguë et ne tente pas d’imiter l’accent gascon.
  • Entre le budget faramineux, les décors, le casting 5 étoiles et tout le reste, le film est une démonstration de puissance. Un peu comme si le cinéma français s’écriant « On est foutus ! On n’arrive plus à rien, y’a plus de sous ! » avait été interrompu par Jérôme Seydoux débarquant à cheval, avec une cape et un chapeau à plumes, et répondant « Mouais, nan, ça va en fait »
Elle parle 8 langues, fait du cheval comme une championne, et a priori, elle gère aussi la baston et la natation.

Les points faibles

  • On voit bien qu’ils ont tenté de rendre le personnage de Porthos très inclusif, mais le résultat est maladroit, un peu poussif, et risque de remettre une pièce dans la machine à « LE WOKIIIIIIISME » de Pascal Praud et Eric Zemmour. On suspecte qu’ils ne retiendront que ça du film, puisqu’en plus, Eva Green apparaît systématiquement habillée.
  • Une partie des dialogues adaptés reste plutôt nase.
  • Il existe encore des gens qui n’aiment pas la version 3D avec Milla Jovovich qui fait du kung-fu, et on ne les juge pas. N’empêche que cette version 2023 manque cruellement de bateaux qui volent. Et le Buckingham de 2023 reste moins charismatique qu’Orlando Bloom avec la coiffure de Dick Rivers.
  • Le réalisateur, Martin Bourboulon, est également celui du dyptique « Papa ou Maman ? ». Dans un univers parallèle, il existe donc un film où Marina Foïs et Laurent Laffite interprètent Milady et le Cardinal Richelieu, ET ON NE LE VERRA JAMAIS !
  • Le scénario prend des libertés par rapport à l’histoire originale, sans doute pour essayer de surprendre ceux qui auraient lu les livres ou vu une des 218 adaptations déjà produites. Malheureusement, les changements ne sont pas toujours utiles ou crédibles et cela sacrifie parfois quelques personnages qu’on aurait aimé voir passer (au hasard, ce brave Planchet).
  • Le filtre Sepia utilisé pour rendre l’atmosphère plus sombre et mystérieuse vous rappellera sans doute votre feed Instagram en 2012. Tout comme la scène post-générique vous rappellera le pire des scènes similaires chez Marvel.
YAAASS QUEEN !

Le Saviez-Vous ?

  • 90% du temps des Mousquetaires était en fait consacré à faire le planton, tels des videurs de boite de nuit.
  • Au 17ème siècle, il était déjà impossible de circuler correctement dans les rues de Paris. C’était déjà de la faute d’Anne Hidalgo.
  • Dans l’œuvre originale, Constance est mariée à un vieux. Autant ça ne dérange pas les scénaristes qu’un personnage tire sur la prothèse d’un handicapé, mais l’adultère, c’est non.
  • Il s’agit d’un film en deux parties, dont la seconde, centrée sur le personnage de Milady, sortira en décembre. Ca a l’air évident comme ça, et la promo n’en a pas fait un secret, néanmoins, on pense au monsieur derrière nous au Pathé Wepler qui a soupiré un gros « PFFFFFFFFRRR » quand le carton « A suivre… » s’est affiché. Merci à toi mec, tu as refait notre journée.

Ce qu’il faut en retenir :

Un pour tous… (la suite sera dans la fiche du deuxième film, même si le suspense est insoutenable).

Si vous avez aimé ce film, vous aimerez aussi :

  • Sauter à dos de cheval pour aller visiter les châteaux de la Loire.
  • Prendre l’Eurostar, même s’il va moins vite que les chevaux et les bateaux anglais.
  • La meilleure adaptation des 3 Mousquetaires de l’Histoire du Monde, juste devant celle des Robins des Bois :
  • Traverser la rue pour trouver un travail.
  • Lire ou re-re-re-relire le livre original.

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